La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques participe actuellement à des groupes de travail préparatoires aux assises de la santé scolaire dont les annonces devraient être rendues publiques par la ministre le 14 mai 2025
Pour le ministère, ces Assises de la santé scolaire visent à valoriser et renforcer la santé scolaire, afin de répondre aux enjeux concernant le bien-être des élèves, condition nécessaire à leur réussite scolaire. Les indicateurs de santé mentale montrent une dégradation de celle-ci et une augmentation des situations de mal-être et de détresse psychologique.
Une première réunion de présentation regroupait des médecins scolaires, des infirmières, des PSY-EN et des assistantes sociales des différentes organisations syndicales représentatives de ces 4 professions.
4 axes de réflexion ont été envisagés dont les 3 premiers sont communs aux 4 professions.
- Organisation et pilotage avec la proposition de création d’un pôle Santé et Bien-être
- Renforcement de la prévention et de la promotion de la santé, en particulier de la santé mentale avec un livret éducatif de santé
- Rénovation, simplification et articulation des missions dans le respect des textes statutaires
- Attractivité des métiers
Dans un deuxième temps des groupes de travail par profession sont organisés. Concernant les PSY-EN les discussions ont porté sur des propositions du ministère en lien avec la santé mentale.
Les propositions du ministère
Création d’un pôle santé bien-être des élèves au niveau départemental :
Ce pôle regrouperait les quatre conseillers techniques (médecins scolaires, infirmières, assistantes sociales et Psy-EN), serait piloté par le directeur académique (DASEN), avec des réunions régulières pour élaborer une stratégie départementale déclinant les priorités nationales. Le pôle fonctionnerait en lien avec l’IEN-IO et l’IEN-ASH. Aucun lien hiérarchique n’existerait entre les 4 conseillers techniques à l’intérieur du pôle.
Les pôles auraient un rôle de pilotage départemental avec comme objectifs de déployer la politique nationale en terme de santé mentale et de l’adapter au territoire, après avoir identifié les besoins de celui-ci.
Le Ministère n’a pas évoqué l’intégration des Psy-EDA comme EDCO à des services de santé scolaire.
Création d’un poste de psy-EN conseiller technique (CT) santé mentale au niveau du département :
Son objectif : avoir une représentation au niveau de l’institution, augmenter la visibilité des PsyEN, reconnaître le travail des PsyEN autour de la santé mentale.
Rénovation, simplification et articulation des missions (dans le respect des textes statutaires)
Est envisagée la rédaction d’une circulaire globale pour préciser l’action de chaque personnel sur les grands enjeux de santé et de bien-être partagés (santé mentale, protection de l’enfance,
etc.). Il s’agirait dans cette circulaire de bien repositionner chacun des acteurs pour donner une meilleure visibilité de ce que font les uns et les autres et mieux faire connaître et articuler les uns et les autres.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques a réaffirmé que cette circulaire ne devait en aucun cas déboucher sur une extension des missions pour répondre aux manques de personnels en donnant à d’autres une part des missions qu’on ne peut plus assurer.
Lors du groupe de travail ministériel a également été évoquée la question de l’attractivité du métier de psyEN.
En réponse aux questions des organisations syndicales, le MEN a indiqué qu’il ne toucherait pas au statut des PsyEN et a précisé qu’aucune décentralisation des personnels médico-sociaux et PsyEN n’est envisagée.
Si ces assises de la santé scolaire et les annonces de la ministre prévues le 14 mai ne seraient en rien conclusives mais présentées davantage comme le début d’un travail autour de son amélioration, nous n’avons pas senti une réelle vision à long terme et peu des moyens ambitieux pour y parvenir.
La CFDT a rappelé les dysfonctionnements actuels du côté des psy-EN
- Peu de formations communes EDA/EDCO, peu de supervision, oubli des PsyEN dans la formation PHARE de lutte contre le harcèlement, d’autres interlocuteurs parlent à la place des PsyEN (exemple : rédaction des protocoles de crise, circulaires…), parfois confusion des rôles de chacun.e.
- Absence d’interlocuteur institutionnel pour les EDA / méconnaissance du travail de PsyEN par certains supérieurs hiérarchiques avec des injonctions contraires au Code de déontologie des psychologues et à l’éthique des agent.e.s.
- Des conditions matérielles de travail dégradées (suppression du matériel dans certains CIO, absence de matériel pour certains EDA …).
- Un travail empêché par des frais de déplacements qui ne sont plus remboursés dans de nombreuses académies et des injonctions à ne plus se rendre dans les écoles et les établissements.
- Un manque de personnel et d’attractivité liés à une rémunération insuffisante et une absence de possibilité de mobilité qui dissuade les psychologues de passer le concours.
Tous ces facteurs entrainent un isolement professionnel et une souffrance au travail.
La CFDT a rappelé ses revendications pour la profession
Si nous ne sommes pas opposés par principe à la création d’un pôle – qui dans les discussions se révèle être davantage un comité de pilotage regroupant les 4 conseillers techniques (médecin scolaire, infirmière, assistante sociale et PsyEN) – et notons positivement une absence de hiérarchisation entre les quatre CT, nous attendons cependant des éclaircissements sur :
- les missions précises et opérationnelles de ces pôles
- leur articulation avec les acteurs de terrain
- les RASED : leur revitalisation et leur place
Une vigilance s’impose sur le fait que les pôles ne doivent pas servir à gérer la pénurie en terme de personnel
Nous ne sommes pas opposés à la création de postes de PsyEN conseiller technique santé mentale au niveau des départements mais seront vigilants aux contours de ses futures missions.
Nous avons rappelé notre revendication de la création PsyEN conseiller technique à tous les niveaux de l’Institution (CT spécifique EDA à la DSDEN, Rectorat, MEN). Ces fonctions de PsyEN CT s’inscriraient dans l’organisation fonctionnelle existante, sans lien hiérarchique, et pourraient travailler en collaboration avec l’IEN-IO et les IEN de circonscription.
Notre revendication d’un conseiller technique ne se limite pas à la santé mentale
Pour la CFDT ces conseillers techniques PsyEN auraient une fonction d’interface entre l’administration et les EDA/EDCO et de coordonnateur. L’amélioration de la chaîne fonctionnelle permettrait de mieux répondre aux besoins des PsyEN, des usagers et de l’Institution.
Cela permettrait une meilleure reconnaissance du travail et de l’ensemble des missions des PsyEN mais également d’améliorer nos conditions de travail dans l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers dans le cadre d’une école inclusive de qualité.