À l’air libre ? Avec ou sans table ? À un mètre de distance ?

Billet d'humeur.

Le ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse était déjà très performant en terme d’injonctions contradictoires, de mépris de ses personnels et d’annonces au grand public irréalistes. Ces derniers jours, ces dernières heures, viennent littéralement de ridiculiser tous les records existants alors que nous pensions les performances de ces derniers mois imbattables, notre ministre s’étant fait remarquer pour sa capacité à annoncer l’exact inverse des mesures prises par le gouvernement dans le cadre du confinement.

Depuis le début de la crise l’obstination de Jean-Michel Blanquer à vouloir garder les écoles ouvertes, à tout prix… « quoi qu’il en coûte »… l’a mené à communiquer à tout va, créant de fait une cacophonie sans fin. Les répercussions sont une suite d’annonces vite remises en cause par les décisions finalement prises, laissant les personnels démunis. De fait, chacun·e se trouve face à nombre d’informations provoquant autant d’injonctions paradoxales ; la plus symbolique étant la communication au grand public d’un retour de tous et toutes à l’école qui se heurte à la réalité des protocoles en vigueur.

Aujourd’hui, cela va plus loin encore puisque le protocole valable à l’heure où nous écrivons ces lignes n’est pas en accord avec le décret paru au JO lundi 15/06/2020. Ce matin, le ministre annonce que ce même décret devrait évoluer d’ici le 22/06…. jour où les établissements doivent accueillir tou·te·s les élèves. Un tel calendrier est inacceptable. La boucle de l’absurde est bouclée. Travailler dans ces conditions met l’ensemble des personnels en situation d’insécurité juridique et administrative générant stress et épuisement. Dans ces circonstances où les décisions d’organisation sont prises dans l’urgence, le Sgen CFDT Poitou-Charentes rappelle ses conseils pour ne pas se trouver en situation de faute administrative : récapitulatif de vos droits, protocole en vigueur, etc à retrouver dans notre APPLI.

Pour toutes ces raisons, lors de l’audience du lundi 22 juin nous interpellerons Madame la rectrice sur la recrudescence inédite de la souffrance au travail et des risques psycho-sociaux. Toutes les catégories de personnels de l’académie sont touchées alors même que la médecine préventive de l’académie de Poitiers est réduite à sa portion congrue (pour ne pas dire quasi inexistante).