Comme partout en France mercredi 6 février, 5 jours avant les annonces du ministère, les Accompagnant-es des Elèves en Situation de Handicap (AESH) des Deux-Sèvres étaient mobilisé-es à l’appel des organisations syndicales. Un rassemblement a eu lieu à Niort devant la DSDEN Avenue de Limoges.
Au sein de la délégation, le Sgen-CFDT Poitou Charentes vous relate l’entrevue :
Reçus par une des représentants du cabinet du DASEN , en déplacement ce jour là, on nous a affirmé que le DASEN s’intéresse particulièrement à la situation des AESH, qu’il appelle d’ailleurs collègues… reconnaissance symbolique forte.
Commençons par un bilan des moyens dans le département :
500 personnes AVS-AESH et 170 en contrats aidés qui changeront de statut au 1er septembre .
Des quotités variables sont possibles, depuis 3 ans les recrutements se font quasiment à 0,6 équivalent temps plein.
Formation Continue :
Il y a un décalage entre la mise en place d’un diplôme niveau V pour le recrutement et les compétences demandées, qui peuvent aller jusqu’à un niveau post-bac, le recrutement se faisant d’ailleurs souvent à ce niveau minimum …
– En temps de formation, le département serait en pointe avec 60 heures au départ dans une vingtaine de thématiques par des professionnels du soin, de l’accompagnement… En Deux-Sèvres, il existe des ateliers complémentaires et optionnels pour ceux ayant faits ces formations initiales. Nous faisons remarquer qu’il faudrait faire remonter les besoins de la base et que le PAF comme pour tous les personnels est un outil complexe où il est difficile de s’y retrouver (intitulés, inscriptions…). L’administration s’engage à faire des efforts.
Conditions salariales
Bien entendu les revendications salariales et le temps partiel imposé sont aussi des sources de mécontentements.
– Aux salaires bas s’ajoutent les nombreux déplacements qui grèvent le pouvoir d’achat d’autant plus que certains ne sont pas remboursés quand il y a une première affectation sur un seul établissement puis qu’on se retrouve sur deux sites. Pour ceux et celles qui ont droit aux remboursements , Chorus, le logiciel de saisie pose problème par sa complexité, les délais de remboursement sont longs et cela grève les budgets modestes.
– Nos collègue demandent souvent une autorisation pour cumul d’activité, qui sont admises systématiquement d’après l’administration. Il est tout à fait possible par exemple de participer au dispositif « devoirs faits ».
L’administration rappelle que les personnels AESH font partie intégrante de l’équipe éducative. La revalorisation de salaires se fait suite aux entretiens professionnels d’abord la 1ère année de cdi-sation puis tous les 3 ans. Est-ce aux directeurs d’école de le faire ? La réponse de l’administration peut surprendre : Oui par délégation, ils peuvent le faire comme les chefs d’établissement du 2nd degré. Problème : ils ne sont pas supérieurs hiérarchiques, c’est pour cela que ce sont les IEN qui s’en chargent la plupart du temps.
Contrats publics/contrats privés
Le temps de travail est annualisé pour les contrats publics, ce n’est pas toujours le cas pour les contrats relevant du privé.Le nombre de jour de carence n’est pas le même, 1 jour pour les contrats publics, 3 pour les contrats privés… ce qui est injuste. La multiplicité des contrats ( droit privé/public…) ajoute de la complexité et de la confusion des statuts, des missions…
Réponse de l’administration : tous les contrats seront transformés peu à peu de droit public avec 2 fois 3 ans avant Cdisation. C’est du ressort des compétences du rectorat, la demande de CDI-sation va s’accélérer, que tous et toutes soient recrutés sous des contrats de statut public.
Accompagnement pédagogique
Il n’y a pas de service de remplacement des personnels AVS, ce qui pose de gros problèmes de suivi des élèves dans les écoles. La délégation suggère la création d’une brigade de remplaçants AESH qui pourrait intervenir dans les écoles. Pas de réponse à ce problème pour l’instant… probablement lié à la problématique des remboursements de frais de déplacement.
Les AESH peuvent participer à des séjours scolaires avec nuitées, alors que les personnels en contrat aidé ne peuvent pas, ce qui prive les élèves d’un accompagnement primordial.
Le temps passé pour les séjours peut être récupéré dans un cadre légal défini sur du temps dégagé (absence de l’élève, temps de formation, …). Mais, nous faisons remarqués que c’est bien insuffisant! Surtout que dans ce temps, on a aussi les équipes éducatives, le temps de formation…
Une question que nous tenions à poser concernait les délais d’attente entre la prescription MDPH et l’arrivée d’un AESH.
Les conditions de travail peuvent devenir difficiles, la communauté éducative n’a pas toujours le soutien rapide dont elle a besoin, les prises en charge sont longues à mettre en place. Un accompagnement psychologique est parfois nécessaire. Pour surmonter certaines situations complexes, voire violentes; la communauté doit être plus réactive.
Réponse de l’administration : Pas de service de remplacement en effet, on essaie de faire au mieux au cas par cas, en mutualisant les temps de service, les AESH sont invités à faire savoir quand ils sont disponibles si ils souhaitent remplacer un de leur collègue, mais cela pose des problèmes de frais de déplacement.
Il n’y a qu’un mois d’attente en général entre la notification de la MDPH pour un accompagnement et l’arrivée d’un personnel car il y a des commissions de recrutement régulièrement. Apparemment, pas de difficulté de recrutement, même en milieu rural…les candidats sont nombreux.
PIAL
Les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) sont en expérimentation (3 collèges concernés dans le 79), on nous affirme que cela va améliorer l’efficacité de la prise en charge et les conditions des AESH en augmentant leur quotité de travail.
Mais, nous dénonçons le risque d’avoir trop d’élèves à suivre avec des situations trop diverses à gérer, des emplois du temps élastiques, des suivis en stages qui seront chronophages et des déplacements sur le temps de travail …
L’administration croit au dispositif qui permettrait de mieux répondre aux besoins des jeunes qui évoluent entre la 6ème et la 3ème. Et cela permettrait un meilleur accompagnement pour les épreuves des brevets et des évaluations.
Le Sgen CFDT vous permet de retrouver dans cet article ses propositions concernant ce nouveau dispositif en cliquant ici
Conclusion
Si le sentiment a été d’avoir une écoute attentive avec une réelle compréhension, face aux difficultés que rencontrent les AESH dans leur vie professionnelle et quotidienne, peu de réponses concrètes ont été apportées. La première demande de reconnaissance est la création d’un véritable statut de fonction publique. Cette décision est portée par le Sgen CFDT, et doit être prise au niveau national.
Le Sgen CFDT continue son engagement en allant revendiquer auprès du ministère et du rectorat les besoins d’une revalorisation et d’une reconnaissance réelle des conditions de travail des personnels AVS et AESH, une cdi-sation rapide de tous ces personnels et des contrats publics… ce qui est un premier pas vers plus d’égalité.