Assises de la santé scolaire et PSY-EN 2025

En cette fin d'année scolaire, les mesures annoncées dans le cadre des Assises de la santé scolaire 2025 commencent à se déployer. Quelle est la position de la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques ?

Assises de la santé scolairePour le ministère, ces Assises de la santé scolaire 2025 visaient à valoriser et renforcer la santé scolaire. Leur but était de répondre aux enjeux concernant le bien-être des élèves, condition nécessaire à leur réussite scolaire. Qu’en pense la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques.

 

Les mesures annoncées

Création de pôles départementaux santé, bien-être et protection de l’enfance :

Chaque pôle regroupera les quatre conseillers techniques (médecins scolaires, infirmières, assistantes sociales et Psy-EN). Il sera piloté par le directeur académique (DASEN), avec des réunions régulières. Les pôles auront un rôle de pilotage départemental. Leurs objectifs seront de déployer la politique nationale en terme de santé mentale et de l’adapter au territoire, après avoir identifié les besoins de celui-ci. Le pôle devra fonctionner en lien avec l’IEN-IO et l’IEN-ASH. Aucun lien hiérarchique n’existera entre les 4 conseillers techniques à l’intérieur du pôle.

Ces pôles seront départementaux et n’impliquent pas l’intégration des PsyEN EDA et EDCO à des services de santé scolaire au sein des territoires.

Nomination de 100 psyEN conseiller technique (CT) santé mentale (un dans chaque département) :

Les PsyEN CT santé mentale seront identifiés au sein des futurs pôles santé, bien-être et protection de l’enfance. Ils devraient être nommés en septembre 2025. L’arbitrage du nombre de postes et la pérennité dépendront de l’adoption du futur projet de loi de finance.

Le CT apportera son expertise auprès des services départementaux, des IEN et des chefs d’établissement. Par exemple pour l’élaboration des protocoles santé mentale.

Le statut des PsyEN reste identique et aucune modification de la circulaire du 28/04/2017 relative aux missions.

La CFDT  rappelle les dysfonctionnements actuels du côté des psy-EN

  • Peu de formations communes EDA/EDCO. Peu de supervision. Oubli des PsyEN dans la formation PHARE de lutte contre le harcèlement. D d’autres interlocuteurs parlent à la place des PsyEN (exemple : rédaction des protocoles de crise, circulaires…). Parfois confusion des rôles de chacun.e.
  • Absence d’interlocuteur institutionnel pour les EDA qui œuvrent dans le 1er degré. Méconnaissance du travail de PsyEN par certains supérieurs hiérarchiques, avec des injonctions contraires au Code de déontologie des psychologues et à l’éthique des agent.e.s.
  • Des conditions matérielles de travail dégradées (suppression du matériel dans certains CIO, absence de matériel pour certains EDA …).
  • Un travail empêché par des frais de déplacements qui ne sont plus remboursés dans de nombreuses académies et des injonctions à ne plus se rendre dans les écoles et les établissements.
  • Un manque de personnel et d’attractivité liés à une rémunération insuffisante
  • Une absence de possibilité de mobilité qui dissuade les psychologues de passer le concours.

Tous ces facteurs entrainent un isolement professionnel et une souffrance au travail.

 

Pôle santé : pas d’opposition de principe mais des questions de fond

Nous ne sommes pas opposés par principe à la création d’un pôle santé, bien-être et protection de l’enfance, comme annoncé aux Assises de la santé scolaire 2025. Et nous notons positivement une absence de hiérarchisation entre les quatre CT (médecins scolaires, infirmières, assistantes sociales et Psy-EN). Nous attendons cependant des éclaircissements sur :

  • les missions précises et opérationnelles de ces pôles
  • leur articulation avec les acteurs de terrain
  • le lien des pôles avec les  RASED et les CIO

Un pilotage fonctionnel, pas hiérarchique

Il y a actuellement des messages de certaines  DSDEN envoyés aux psyEN qui parlent de chefs de pôles, autre que les 4 CT, sans autre précision. La CFDT sera vigilante et dénoncera toute tentative de dérive.

La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques revendique la création de postes de PsyEN conseiller technique à tous les niveaux de l’Institution : CT spécifique EDA à la DSDEN, Rectorat, MEN (poste de psyEN CT santé mentale créé il y a quelques mois). Les PsyEN CT rattachés aux DSDEN s’inscriraient dans l’organisation fonctionnelle existante. Ils n’auraient pas de lien hiérarchique avec les psyEN du terrain, et pourraient travailler en collaboration avec les IEN-IO et les IEN de circonscription. Pour la CFDT, ces conseillers techniques PsyEN auraient une fonction d’interface entre l’administration et les psyEN du terrain et de coordonnateur. Cela permettrait une meilleure reconnaissance du travail et de l’ensemble des missions des PsyEN. Cela permettrait  également d’améliorer les conditions de travail.

Les pôles ne doivent pas servir à gérer la pénurie en terme de personnel

Des fiches de poste trop étroites et un manque de moyens persistants

Certaines DSDEN diffusent actuellement des fiches de postes de psyEN CT trop restrictives et articulées autour de la santé mentale. La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques contacte le MEN afin de l’informer des premiers retours que nous avons et qui ne conviennent pas à la profession.

Par ailleurs, nous demandons de véritables créations de postes de psyEN CT avec les moyens alloués.

Ceci dit, dans les faits, de quelle manière les PsyEN pourront-ils assumer l’ensemble de leurs  missions en lien avec la circulaire du 28/04/2017 à moyens constants et avec tant de postes vacants? Les PsyEN souhaitent s’engager pleinement auprès des enfants et jeunes et déployer l’ensemble de compétences, connaissances et expertise mais cela suppose une augmentation des effectifs et une politique plus volontariste en terme d’attractivité du métier.

Si ces Assises de la santé scolaire 2025 et les annonces de la ministre ne sont en rien conclusives mais présentées davantage comme le début d’un travail autour de la santé mentale, nous n’avons pas noté de réelle vision à long terme et pas (ou peu) de moyens ambitieux pour y parvenir en termes d’attractivité du métier de psyEN.

Notre revendication d’un conseiller technique ne se limite pas à la santé mentale.