GRENELLE DE L’EDUCATION

D'octobre à janvier a eu lieu une grande consultation sur l'Education et de nombreux ateliers ont été mis en place sur des thématiques très larges comme la mobilité, la reconnaissance, l'écoute, la formation, la gouvernance des personnels ...

Les personnels, les parents d’élèves, les élus locaux et nationaux, les partenaires de l’Education… et les organisations syndicales étaient invités pour exprimer leurs opinions et propositions.

A la rencontre des élus

MUTATIONS PROMOTIONS
Contrairement à d’autres organisations syndicales, le Sgen-CFDT a décidé de participer pour porter sa vision de l’Ecole. Le Sgen-CFDT profite des espaces de dialogue, en dépit de négociations souvent difficiles avec ce ministre. Le rapport est attendu en février, ce sera  un état des lieux  des discussions et des contributions.

Au niveau académique, le Sgen-CFDT Poitou-Charentes a décidé de s’investir pleinement dans ce Grenelle sans être naïf et en tirera les conclusions sur la volonté réelle d’écoute du Ministre.

Ainsi les parlementaires des 4 départements de l’Académie ont été sollicités pour des audiences d’une heure environ en présentiel ou, COVID oblige, en distanciel.

La moitié des députés et sénateurs a accepté une rencontre et tous les départements ont répondu. Nous avons pu aborder entre-autres, les sujets suivants :

La revalorisation des personnels selon un plan pluriannuel

Si une première marche a été gravie avec la prime informatique, nous avons rappelé que celle-ci excluait certains personnels (documentalistes, CPE…) et que ce n’était pas justifié. Des primes ciblées comme vers les directions d’école doivent aussi être versées. Une augmentation du passage à la Hors Classe doit s’engager. Une augmentation des rémunérations en début de carrière est prévue … mais rien sur la revalorisation indiciaire!! Des personnels comme les AESH sont totalement oubliés.

Ces revalorisations doivent intervenir sans conditions sur la modification de nos missions et en veillant à tendre vers une égalité salariale femmes/hommes.

La direction d’école

Des avancées ont été obtenues et rappelées aux Parlementaires notamment le projet de loi Rilhac qui doit être étudié par le Sénat en mars après adoption à l’Assemblée nationale. La COVID a mis en évidence ce que nous répétons depuis des années sur l’importance des missions de direction et le besoin d’autonomie décisionnelle. Un statut d’emploi fonctionnel et une aide administrative pérenne sont nécessaires.

Les parlementaires ont été attentifs à notre présentation de projet d’établissement du 1er degré. Ce projet permet de donner de nouveaux moyens humains, matériels et décisionnels aux établissements. L’école primaire est le seul établissement public en Europe sans statut juridique. Et cela peut se faire sans que le·la directeur·trice devienne le supérieur hiérarchique de ses collègues. Combien de collèges dans nos départements ruraux ont en tant qu’EPLE un Principal, un gestionnaire et un secrétaire à minima tout en ayant 3-4 fois moins d’effectifs que certaines écoles ? Par exemple, les collèges de Thénezay (79) et de St Jean de Sauves (86) ont autour de 110-120 élèves et l’école de Chauray (79) a cette année 220 élèves.

La mobilité des personnels

La vie professionnelle n’est plus aussi linéaire que par le passé. Des collègues ont connu une première vie professionnelle avant d’entrer dans l’éducation nationale. D’autres veulent quitter celle-ci pour un nouveau projet. Il faut répondre à leurs attentes en prenant en compte le vécu des premiers par de la VAE par exemple. Pour les seconds, il faut les accompagner dans leur nouveau projet en permettant des aller-retour afin de se former et de mieux connaitre leur nouveau milieu professionnel, faciliter les ruptures conventionnelles , les temps partiels.

La mobilité à l’intérieur de l’Education Nationale doit se faire plus facilement pour permettre  à un PE d’accéder au corps des certifiés ou l’inverse. Cela reste trop rare (ex: un seul PE détaché en Espagnol pour de nombreuses demandes cette année). Le glissement entre les différentes fonctions publiques doit s’accroitre. Les collègues en fin de carrière éprouvant ce besoin doivent pouvoir accéder à d’autres missions que l’enseignement. Sur la base du volontariat, pour éviter les compléments de service, des solutions locales doivent émerger. Des référents académiques plus nombreux pour la mobilité sont nécessaires. Les élus rencontrés ont pleinement conscience de ces évolutions et aspirations sociétales.

L’école inclusive

Le Ministère n’a pas pris pleinement conscience de l’importance des AESH qui vont être le 3ème corps en terme d’ effectifs dans les années à venir. Ils sont de plus en plus indispensables avec la prise en compte des situations de handicap. Définition de la quotité de travail, reconnaissance au sein des équipes pédagogiques, rémunération : les sujets de négociation sont nombreux. L’ école inclusive ne le sera que si ces personnels sont valorisés. Les parlementaires connaissent bien le problème. Ils sont amenées lors de leurs permanences sur le terrain à traiter des dossiers liés au handicap

Concernant l’inclusion des personnels le besoin d’une médecine du travail est de plus en plus criant. Les exemples de dysfonctionnement sont de plus en plus nombreux. Des collègues ont eu du mal à faire valoir leur droit pour les mutations par exemple.

D’autres sujets auraient pu évidemment être abordés lors de ces audiences. Nous restons attentifs à la suite des opérations.