Lettre ouverte suite aux annonces du 31/03/2021

Le conseil syndical réuni mardi 30 mars a rédigé une lettre ouverte à Mme la rectrice de l'académie de Poitiers. Voici ce courrier amendé suite aux annonces du Président de la République le 31/3

 

Lettre ouverte à la Rectrice de l’académie de Poitiers

 

Alors que la situation sanitaire ne cesse de se dégrader et que l’incertitude gagne du terrain, les équipes ont encore plus besoin de soutien, de confiance et de stabilité pour aborder la fin de cette année scolaire avec un minimum de sérénité, d’autant plus après les dernières annonces du Président de la République.

 

Une nouvelle fois nous apprenons la veille pour le surlendemain la fermeture des établissements du premier et du second degré et l’impératif d’organiser dès mardi prochain l’enseignement distanciel. Les personnels l’ont démontré depuis un an, ils s’adapteront et mettront tout en œuvre pour permettre la continuité du service public. Depuis un an, nous constatons que très peu de scénarios anticipant une fermeture ont été élaborés conjointement par tous les acteurs de la communauté éducative.

 

Nous avions entendu le Président de la République évoquer une vaccination des personnels de l’éducation nationale à compter de “mi-fin avril”. Aussi, à l’approche de cette échéance, souhaitons-nous connaître rapidement la déclinaison académique du calendrier de vaccination. Nous vous rappelons nos revendications pour le temps du retour en établissement :

 

  • Le Sgen-CFDT a demandé que les AESH et enseignant.e.s de maternelle, les professeur.e.s d’EPS, les personnels de vie scolaire qui travaillent sur le temps de restauration scolaire et d’internat soient prioritaires, ainsi que les ATSEM en coordination avec leur collectivité de rattachement
  • Faciliter aussi l’accès à la vaccination de tous personnels des établissements scolaires qui sont en contact avec la population au quotidien dans des locaux clos

Par ailleurs, nous réitérons nos demandes de fourniture de masques chirurgicaux (désormais indispensables au vu de la contagiosité des nouveaux variants) à tous les personnels ainsi que de masques FFP2 pour celles et ceux travaillant au contact de public non masqué.

 

Nous revendiquons aussi un soutien concret concernant les difficultés d’organisation et de remplacement :

  • remplacement des enseignant·e·s absent·e·s du 1er degré pour éviter le brassage des élèves et garantir le respect du protocole. En cas d’impossibilité, il est nécessaire de travailler avec les collectivités locales pour faciliter la mise en oeuvre d’un Service Minimum d’Accueil
  • absence d’injonction sur les directeurs et directrices d’école pour qu’ils puissent communiquer envers les familles afin que celles-ci gardent les enfants à la maison si elles le peuvent lors d’une absence d’enseignant·e
  • remplacement des enseignant·e·s absent·e·s du 2nd degré sans délai de carence
  • libre arbitrage aux établissements scolaires (1er et 2nd degré), quand une proportion d’agents (EN et collectivités territoriales) sont absents et non remplacés, de ne plus accueillir de public.

 

Nous revendiquons également des marques de confiance de votre part concernant la capacité des équipes à organiser au mieux l’enseignement à distance, puis l’accueil de leurs élèves en préservant à la fois l’intérêt pédagogique et la sécurité sanitaire. Depuis la rentrée de septembre 2020 les équipes ont su mettre en place un rythme prenant en compte la réalité scolaire et sociologique de leurs élèves. Nous vous demandons de faire confiance aux équipes et de leur laisser la liberté de choisir les formes d’adaptation de l’enseignement permettant la continuité des apprentissages. Il y a trop de risques, après un an, que par une défiance systématique les collectifs d’apprentissage et les choix construits soient annihilés.

 

Construire ensemble pour ne pas subir : nous avons à cœur d’aider nos élèves à aller mieux. Faire comme si la situation était normale ne le permet pas et nous souhaitons sortir d’une logique de “rattrapage” pour favoriser la reconstruction des parcours des élèves.

Nous revendiquons de pouvoir faire passer la pédagogie au premier plan : nous voulons le passage au contrôle continu pour les classes à examen (validation du socle de compétences pour le DNB) et que les incertitudes sur les conditions de validation soient levées immédiatement. De même, nous ne pouvons que regretter cette vision très court termiste des processus d’évaluation à différents niveaux de scolarité qui ne permettent en rien la construction de cette “école de la confiance” si souvent clamée.