Santé des femmes au travail et médecine de prévention : des sujets prioritaires pour la CFDT

Deuxième partie de la déclaration liminaire de la Fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publiques à la F3SCT du CSA MEN du 24 juin dernier. Notre organisation avance des propositions concrètes pour améliorer la santé des femmes au travail et la médecine de prévention des personnels.

Médecine de prévention

Des solutions doivent être trouvées pour que l’employeur respecte ses obligations et assure la surveillance médicale des agents au cours de leur carrière.

C’est un sujet prioritaire pour la CFDT alors que depuis plus de 30 ans, la plupart des agents ne bénéficieront jamais au cours de leur carrière de la surveillance médicale obligatoire prévues par les textes.

Plus de 200 000 visites médicales devraient être assurées annuellement contre à peine 40 000 actuellement. Et ce nombre va encore augmenter…

Les plans amiante et handicap, une meilleure prise en compte de la santé des femmes au travail – très majoritaires dans l’éducation nationale – amèneront davantage d’agents à bénéficier d’une surveillance médicale particulière et entraînant des visites médicales plus nombreuses. Or, nous savons tous ici, ministère comme organisations syndicales, que les difficultés de recrutement récurrentes des académies depuis des décennies ne permettront pas à ces services d’assurer ces missions.

La CFDT réitère ici sa demande que soit interrogée la question de la collaboration entre médecine de prévention et médecine de ville qu’il s’agisse des médecins traitants, généralistes ou spécialistes qui suivent déjà les agents.

C’est la seule réserve de compétences médicales existantes permettant au million deux cent mille agents de l’Éducation Nationale d’accéder à une surveillance médicale régulière au travail. C’est pourquoi La CFDT relève avec intérêt et remercie les services du ministère pour la place importante qui est donnée à cette question dans les Orientations stratégiques présentées en séance aujourd’hui.

Santé des femmes au travail et endométriose

La santé des femmes au travail est une priorité pour la CFDT, quel que soit le secteur d’activité. Notre fédération se félicite qu’elle figure parmi les 5 axes prioritaires des orientations stratégiques. D’abord, car notre ministère est le premier employeur de femmes en France avec 900 000 collègues en activité. Mais aussi en raison des bilans ministériels qui montrent, années après années, qu’elles sont proportionnellement plus victimes que les hommes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Malheureusement, la prise en compte réelle et concrète des situations des femmes au travail dans l’éducation nationale est défaillante. Toujours en raison de l’état de la médecine de prévention. Des actions de prévention pourraient être développées par les académies.

C’est le cas par exemple de l’endométriose au travail.

Suite à l’intervention de la CFDT,depuis trois ans, la prise en compte de cette pathologie est mentionnée spécifiquement dans les OSM.

La CFDT rappelle que 10 % des femmes souffrent d’endométriose. Les formes les plus douloureuses et invalidantes concernent plusieurs milliers de nos collègues. Sauf cas très spécifique et très restrictif de l’ALD 31, les jours de carence sont appliqués en cas d’absence. Même reconnue en situation de handicap, elles peuvent ainsi perdre plusieurs centaines d’euros par an. C’est la double peine.

Pour la CFDT, cette situation est scandaleuse et indigne.

Nous demandons au ministère d’impulser une politique volontariste de prise en compte de l’endométriose au travail. Lors du dernier GT, la CFDT a noté avec intérêt que les services de médecine de prévention franciliens (Versailles, Paris, Créteil) avaient choisi ce thème pour leur dernier séminaire annuel. Le ministère est partenaire depuis des années de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose pour les élèves, mais a oublié ses propres agents. Dans un premier temps, La CFDT demande que Les académies déploient rapidement des campagnes d’informations auprès des personnels. Les associations partenaires de la stratégie nationale pourraient notamment être sollicitées.