[79] Déclaration au CDEN – 30 mars 2018

Pour évoquer les choix de rythmes scolaires dans les différentes écoles du département.

Mme le Préfet, Mme la Vice-Présidente du Conseil Départemental, M. le DASEN, Mesdames, Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour évoquer les choix de rythmes scolaires dans les différentes écoles du département. Ces choix, s’ils ont été le plus souvent discutés dans les conseils d’ école n’ont pas forcément été faits suite aux avis de ces derniers ni pour des raisons purement pédagogiques notamment quand la compétence est de l’ordre des communautés de communes très étendues et faisant fi de la variété des points de vue.

Lors de nos enquêtes auprès des collègues, nous avions constaté des divergences entre la maternelle et l’élémentaire, les collègues de maternelle penchant plus souvent pour les 4 jours.

Nous profitons d’ailleurs de l’actualité ministérielle pour demander quel sera l’impact sur les effectifs de l’obligation de scolariser dès 3 ans. Au niveau national, elle concernera 22000 enfants de plus mais dans le département ? De plus, il faudra mesurer les incidences de la nouvelle obligation scolaire sur la présence effective. Est-ce que des moyens (postes d’enseignants, ATSEM, équipements…) seront dégagés pour les élèves en plus mais aussi pour la présence plus régulière des enfants du fait de l’obligation scolaire. Le Sgen-CFDT revendique des classes moins chargées. 30 élèves en maternelle est un chiffre trop élevé ne permettant pas un suivi individualisé ni une inclusion efficace, les situations de déficience les plus délicates se trouvant souvent en maternelle. Le rapport de l’OCDE consacré à l’accueil des enfants avant 6 ans (Juin 2017) démontre que les élèves âgés de 15 ans en 2015, ayant été scolarisés avant l’école élémentaire ont obtenu de meilleurs résultats aux évaluations PISA que les élèves qui ne l’ont pas été. L’efficacité de la scolarisation est renforcée dès lors que :

• l’éducation pré élémentaire est offerte à une plus large proportion des élèves sur un temps plus long,

• le ratio élèves/enseignant est plus faible,

• le système éducatif investit davantage par enfant en pré élémentaire. « Deux ans d’éducation pré élémentaire est la durée minimum nécessaire pour avoir une chance significative d’atteindre un bon niveau de performance à l’âge de 15 ans » précise le rapport. La plupart des pays de l’ OCDE ont accru leurs investissements afin de développer la pré scolarisation et d’ouvrir plus de structures d’accueil et d’écoles.

Parce que l’école maternelle est une école à part entière, pour le Sgen-CFDT, il convient aujourd’hui de :

• renforcer la scolarisation dès deux ans en priorité des enfants des catégories sociales défavorisées en Education prioritaire mais pas seulement car la majorité des enfants concernés est hors REP. L’offre de services d’accueil de petite enfance de qualité bénéficie aux enfants défavorisés, notamment parce qu’ils leur fournissent les bases pour réussir les apprentissage futurs,

• accroître l’attractivité des métiers de la petite enfance, dont celui de professeur des écoles et cela ne se fait pas par la suppression de postes dans la Fonction publique, le recours aux contractuels et le report des valorisations financières du PPCR.

• assurer des formations communes et un partenariat efficace avec tous les professionnels de la petite enfance,

• développer la co-éducation école – familles,

• renforcer la place du langage, de l’éducation et de la citoyenneté, basée sur le respect total de l’enfant, de son mode d’approche et d’appréhension (importance du jeu dans les apprentissages),

• porter une attention égale à tous les aspects de la vie à l’école maternelle,

• permettre aux enfants – élèves des écoles maternelles de construire des repères de développement, de socialisation et d’être accompagnés dans ces apprentissages,

• développer des moyens et un soutien au bénéfice des enfants porteurs de handicaps ou socialement défavorisés dans le cadre de l’école inclusive,

• assurer la mixité professionnelle pour garantir des conditions d’accueil optimales.

Pour le Sgen-CFDT
Bernard Martin