Etablissement 1D, chantier en construction !

Mardi 21 mai 2019, le Sgen-CFDT Poitou organisait une formation syndicale à Niort avec Dominique Bruneau, secrétaire Fédéral et directeur d'école.
Le sujet : l'autonomie et la gouvernance des écoles du premier degré, mais aussi la Loi « Pour une école de la Confiance »

Une formation stimulante…

Des enseignant.e.s venus de tous les départements de l’académie se sont donc retrouvés toute la journée pour débattre et apporter leur vision mais aussi leur les inquiétudes vis à vis de cet établissement du premier degré dont le Sgen-CFDT souhaite l’existence depuis 40 ans. Un établissement à construire pour répondre aux nouvelles contraintes de l’école car il faut dire que depuis la fin du 19ème siècle, tout a changé : place plus importante de la municipalité, partenaires associatifs, inclusion scolaire, place des parents…car depuis sa création, l’école n’a pas de statut juridique !

Ecole à taille humaine ?

Les écoles ont parfois l’effectif d’un collège ( à partir de 90 élèves ), mais sans le personnel adulte d’un établissement du second degré, ni CPE, ni secrétaire, ni adjoint de direction, ni gestionnaire, ni surveillants, ni infirmière, ni assistante sociale etc.

Tout cela engendre chez les collègues une souffrance au travail importante liée à un stress élevé, une charge mentale lourde, mais aussi à un manque de reconnaissance,  et de confiance dans leur professionnalisme, au  quotidien et au service des enfants/élèves. Mais ce sont surtout les injonctions descendantes de la hiérarchie et des collectivités territoriales, le pilotage souvent administratif des écoles qui pèsent le plus, notamment pour les directeurs et les directrices d’écoles, comme cela a été le cas pour la question des rythmes scolaires et bien d’autres.

Plus d’adultes, plus de temps, un directeur maître supplémentaire et non pas chargé de classe…

Les suggestions fusent dans l’assemblée… Victimes de décisions prises hors les murs, les enseignants  demandent plus d’autonomie pour permettre une plus grande réactivité et une proximité de tous les instants. Ce serait aussi faire preuve d’une confiance affirmée dans leur capacité à assumer des responsabilités et faire des choix et à s’auto-évaluer. Pour cela, une seule solution, un établissement du premier degré avec un statut juridique affirmé qui génère une plus grande démocratie dans les décisions prises au sein du collectif de travail avec des conseils pédagogiques, des conseils de cycles, des conseils de maîtres et du temps pour les mettre en œuvre. Et toujours un conseil d’école ou d’établissement avec une présidence tournante pour maintenir le dialogue avec les autres partenaires.

Cela pourrait ainsi se traduire par la gestion en autonomie d’un budget alloué, ou encore la possibilité de mener des projets plus facilement de par une simplification des démarches administratives en demandant aux collectivités de proposer des temps de secrétariat délocalisés. ( Certains directeurs s’occupent des inscriptions par délégation!)

Pas de hiérarchie, mais un travail d’équipe et d’auto-évaluation

Cette journée a été riche en informations et en débats, nous avons pu débattre, échanger, questionner et participer à la construction des contours de ce statut d’établissement. Actuellement l’IEN est le supérieur hiérarchique  des quelques 500 enseignants sous sa responsabilité, la tâche qui lui est demandée  ne lui permet pas d’exercer sereinement cette gestion des ressources humaines. La place de l’IEN aussi a été discutée, car il s’orienterait aussi vers un accompagnement de carrière et un pilotage plus pédagogique, avec un allègement des tâches hiérarchiques pour glisser vers un rôle d’expertise et de conseils…

L’EPLESF de la loi Blanquer, une démarche autoritaire stérile et morte dans l’oeuf

L’ambition du Sgen-CFDT est bien de proposer un statut juridique et un fonctionnement de cet établissement qui corresponde à ce qu’attendent les collègues et non une forme juridique imposée de façon jacobine comme cela a pu l’être avec l’EPLESF. Un nouveau défi s’offre désormais aux équipes tentées par l’expérience …

Ouvrir partout où cela est possible des établissements expérimentaux !

En 2019, des expérimentations dont le Sgen-CFDT est à l’origine vont débuter en France, à côté de Lyon, en Bretagne… pourquoi pas prochainement  dans l’académie de Poitiers ?

Si cela vous tente, contactez les militants du Sgen-CFDT qui vous aideront à mener les négociations et à fournir les argumentaires.

Une chose est cependant certaine, la situation actuelle des écoles ne peut rester en l’état et ce n’est pas seulement en donnant plus de temps aux écoles, aux directeurs et directrices que l’on résoudra à long terme les problématiques actuelles, même si ce ne sera pas du luxe…

Le débat ne fait que commencer, le Sgen CFDT participe à l’agenda social au ministère pour porter  des propositions et non pas refuser toute avancée.

Le Sgen-CFDT porte un  projet  démocratique pour faire entendre les enseignants.

Documents utiles : Sécurité au quotidien, les registres et outils réglementaires… où l’on perçoit l’acuité des exigences d’une société quant aux missions de l’école et le peu de moyen qu’elle lui accorde en échange… Pour l’instant !