Gel et diminution du Pacte : un raisonnement à courte vue

Les moyens dont disposent les équipes de direction pour rémunérer le travail supplémentaire des enseignants sont gelés pour la fin d'année scolaire et l'enveloppe réduite pour l'an prochain.

Que faut-il faire pour être entendu ?

Dans l’ensemble des académies, l’information est tombée comme un couperet : les enveloppes pactes sont gelées après le 15 mai pour cette année scolaire et les dotations de l’an prochain seront fortement réduites (jusqu’à 40%).  Selon les territoires, l’information est accompagnée d’une dimension plus ou moins compréhensive sur la mise en paiement des dernières heures.

Mais la réalité est là, encore une fois une modification des règles de fonctionnement en cours de partie. Encore une fois, les chef·fes d’établissement se retrouvent en difficulté pour assurer la rémunération des enseignants, CPE, psychologue de l’éducation investis dans des projets ou des priorités nationales.

Une décision irrespectueuse et tellement éloignée de la réalité des établissements, celle d’ignorer les projets pédagogiques en gestation permanente pour accompagner la réussite des élèves.

Comment le ministère peut-il justifier la brutalité, mais surtout l’absurdité d’une telle décision concernant les pactes ?

En fin d’année scolaire, l’organisation des examens (DNB, CAP, BAC, BTS) génère un contingent d’absences de collègues qui ne pourront assurer leurs cours. Le remplacement de courte durée est devenu l’obsession des discours hiérarchiques. Et pourtant nous ne serons plus en mesure de pouvoir l’organiser. Ce sera également le cas pour l’année de terminale en voie professionnelle. Les organisations construites par les équipes vont être fragilisées par cette décision.

Une décision qui brise la confiance des équipes et décourage nombre de projets pédagogiques.

Pour l’année prochaine, les dotations en pacte seront amputées et fléchées quasi exclusivement pour le RCD (remplacement de courte durée) et devoirs faits. La participation des professeurs des écoles au dispositif devoirs faits devrait pouvoir être maintenue. Il nous sera de plus en plus difficile, voire impossible, de rémunérer des investissements dans les projets pédagogiques. Les impacts en termes d’éducation citoyenne, de mise en œuvre d’une politique éducative qui concoure à un climat scolaire apaisé seront nombreux et désastreux.

Cette absence totale de cohérence entre le discours politique et médiatique a un coût humain désastreux.

 

  • Il est payé par les élèves et les familles à qui on délivre de moins en moins un service d’éducation ambitieux.
  • Il est payé par les enseignants qui ne comptent pas leur temps pour construire des projets et s’engager dans des dispositifs d’aide aux élèves.
  • Il est payé par les équipes de direction qui sont de plus en plus nombreuses à alerter sur l’épuisement, la perte de sens et la démotivation face aux difficultés et aux injonctions paradoxales.

La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques refuse ce mode de gouvernance qui ne respecte ni les agents ni les usagers. Nous revendiquons que le système éducatif soit abondé financièrement à la hauteur des défis immenses qui sont les siens.