Le Sgen CFDT a participé à un groupe de travail sur le thème du RASED à Niort. Après avoir fait le constat que les RASED étaient incomplets, et que la demande explose.... bientôt de nouvelles offres au PAF et recrutements sur postes spécifiques en vue !
Groupe GT RASED Deux Sèvres 8 novembre 2021.
DÉCALAGE ENTRE OFFRE ET DEMANDE
Tout d’abord un constat , les demandes d’ accompagnements pour des élèves avec des comportements perturbateurs ont explosé. Seulement le nombre de maîtres formés pour la rééducation éducative (ADR anciennement G) sont peu nombreux, puisque leurs postes ont été sabrés depuis de nombreuses années pour ne garder qu’un enseignant spécialisé par circonscription, et encore ! Et cela sans prendre en compte la pyramide des âges qui risque de rendre la situation critique d’ici quelques années. Certains postes sont restés vacants.
UNE MISSION QUI NE FAIT PLUS RÊVER
Tiraillé entra ses missions : prévention , action dans les écoles proches de son secteur, personnel ressource pour les situations de crise, mais aussi réunions d’équipe, dossiers, équipes éducatives, participation aux pôles ressources.… cet enseignant bénéficie d’une enveloppe pour ses frais de déplacement qui est en général consommée en fin de première période… Autant dire que les candidats ne se bousculent pas au portillon.
L’IA Adjointe avait donc organisé ce groupe de travail pour que représentants du personnel, enseignants spécialisés, IEN ASH et de circonscription trouvent des pistes pour recruter de nouveaux volontaires .
RECHERCHE DE CANDIDATS
Le nombre de départs en formation CAPPEI étant contingenté à … 1 poste pour chaque type de spécialité , car le RASED n’est pas une priorité dans ce domaine ! ( les postes en Segpa ou IME sont plus ouverts au recrutement), l’administration propose donc de chercher dans un vivier parmi les candidats heureux ou malheureux du CAPPEI, des personnels certifiés « dormants », ou des collègues qui auraient envie de changer de certification . Il y a des stages de 50 heures pour aider à changer d’option, contre les 300 heures dont les collègues actuellement en poste ont pu bénéficier, mais il y a un une différence entre la certification CAPPEI et son bloc commun et le CAPASH qui était directement orienté G dès le départ.
UNE FORMATION PEAU DE CHAGRIN
Les stages de formation MIN sont aussi en théorie ouverts à tous les enseignants, mais une collègue non spécialisée a témoigné qu’il lui était impossible de s’inscrire, et en plus le nombre de places étant très limité, de nombreuses candidatures ont été rejetées . La communication sera également revue car les informations sont noyées sur l’intranet et les campagnes sont lancées soient trop tôt, soit avec des délais trop courts. Enfin, là aussi , les propositions de formation sont déposées en amont plus d’un an avant . C’est le ministère qui accorde les crédits et le feu vert ou non. Bien entendu, c’est souvent non… car il faut des personnels pour assurer la formation, les remplaçants … et là aussi on est sur un budget sous-estimé. Donc c’est peau de chagrin.
UN BUDGET INSUFFISANT
On se retrouve donc dans une situation de gestion de pénurie, avec un budget contraint, avec une situation dans les équipes qui est ingérable et qui pousse de plus en plus d’enseignants à se mettre en retrait… Pour rappel : – 15 personnels ( toutes catégories) cette année … le métier d’enseignant ne fait plus rêver surtout dans le premier degré. Il faut quand même rappeler également que de nombreuses classes ont des effectifs importants par rapports aux classes des pays scandinaves, ou européens, que nous continuons allègrement à dépasser les 20 élèves par classe, qu’il n’y a plus de postes de plus de maîtres que de classe (PDMQC)
PENURIE DE PSYCHOLOGUES SCOLAIRES QUI S’INSTALLE
Concernant les psychologues scolaires, là aussi, l’administration peine à trouver des candidats tant les postes sont peu attractifs. Même en vacataires, les personnels sont difficiles à trouver. C’est le rectorat qui a la main sur ces postes là. Seulement, sans psychologue scolaire, les nombreux dossiers pour orientations ou les demandes de reconnaissances de handicap ont moins de chance d’aboutir. Là encore, la situation est critique, comme pour la médecine scolaire, pour les assistantes sociales de l’éducation nationale… Tant que les conditions de travail et que l’investissement du gouvernement dans l’éducation nationale reposera sur des mesurettes médiatiques, il y aura dégradation des conditions d’exercice et pénurie des postes clés. Et des situations critiques à la clé ;
OU L’ON ABORDE LE SUJET DES POMPIERS
Il a été question aussi de l’équipe mobile d’aide à la scolarisation EMAS
L’équipe mobile académique de sécurité est une équipe pluridisciplinaire, composée de personnels issus des ministères de l’éducation nationale, de l’intérieur, de la justice associés à des éducateurs et des psychologues. Son rôle consiste à venir en renfort de la communauté éducative dans les établissements en prévention ou en situation de conflit ou de crise. L’ EMAS est placée sous l’autorité du recteur de l’académie, intervient sur demande de l’IEN.
L’objectif est d’aider l’élève à trouver sa place dans la classe. Cette équipe est très sollicitée, elle intervient sur tout le département. Elle intervient pour aider à répondre à un besoin d’orientation ou d’aménagement du temps de l’élève. Elle ne substitue pas aux autres institutions qui relèvent également de l’ARS et des associations ( SESSAD, entre médicaux sociaux, ITEP etc.).
SOLUTIONS ?
C’était une réunion riche, pour laquelle personne n’a de solution miracle et qui n’a pas permis de répondre de façon très créative à la demande formulée par l’IA Adjointe : où trouver rapidement des enseignants formés pour compléter les équipes RASED ? Comme il y a des postes vacants, pas de création de nouveaux postes…Mais une attention plus dynamique va être portée à la communication et aux demandes de reconversions professionnelles.
Les revendications du Sgen CFDT :
Des équipes complètes de RASED, plus de Psychologues scolaires et de maîtres spécialisés en rééducation éducative et comportementale…
Le retour des PDMQC dans chaque école
Un recrutement des AESH à la hauteur des besoins
Plus de places dans le réseau médico-social…