Notre représentant a axé sa déclaration sur la carte scolaire 1er degré très défavorable et les interrogations sur la rentrée de mai suite au déconfinement.
Mesdames, Messieurs,
La dotation en postes a été particulièrement défavorable à notre département. Pourtant les années précédentes nous avions bénéficié d’une attention particulière car la géographie, la concurrence privé/public et le fort taux d’illettrisme notamment dans le Nord avaient permis d’argumenter en faveur d’une carte scolaire plus favorable malgré la chute démographique. Tous ces efforts permettaient un meilleur encadrement des élèves et des mesures comme les PDMQC ainsi qu’une amélioration des possibilités de remplacement s’étaient installées et avaient permis une stabilisation des équipes, une meilleure prise en compte de toutes les différences et des multitâches des directions. Peut-être fallait-il un certain rééquilibrage avec les trois autres départements de l’ Académie mais pas de façon aussi brutale. Le Sgen CFDT s’interroge d’ailleurs sur ce rééquilibrage. Les nouveaux postes dont vont bénéficier les autres départements sont-ils pour les besoins les plus criants? Les nouveaux moyens mis à disposition des zones REP seront-ils pérennes ou devront-ils être redonnés au prochain changement de gouvernance ? Faudra-t-il basculer vers des emplois de contractuels pour les postes de remplaçants comme on peut le voir en Région parisienne ? Le choix de privilégier les communes rurales semble logique, mais cela ne peut pas se faire au détriment des quartiers urbains en difficulté qui souffrent encore plus du confinement actuellement. Et surtout, ce sont les maires qui ont décidé de cette carte scolaire, sans soucis d’équité ou vision départementale, sans avis éclairé ou étude du contexte départemental. Jusqu’à présent, nos instances étaient des lieux de débats et le point de vue des représentants des personnels était écouté,voire parfois pris en compte. La carte scolaire est injuste et jouée avant le CTSD et ce CDEN, en dépit de toute cohérence politique… Ainsi, il y a quelques années, on maintenait des postes quand les communes faisaient l’effort de fusionner et maintenant, ces fusions quand elles dépassent les 5000 habitants risquent de pénaliser les nouvelles communes. -18 postes , c’est la remise en question, voire l’annihilation de 5 ans de politique de compensation pour un département en difficulté.
Nous rappelons que le Sgen CFDT demande :
- le comptage des élèves d’ULIS dans les effectifs des écoles pour favoriser l’inclusion ;
- la généralisation des PDMQC, dispositif permettant des interactions et un suivi plus individualisé ;
- des postes d’AESH en quantité suffisante pour tous les élèves en inclusion et pour assurer des remplacements ;
- le maintien des postes de remplaçants à un niveau fort, surtout en période de pandémie ;
- des effectifs ne dépassant pas 25 élèves par classe ;
- des équipes RASED complètes ;
- une meilleure attractivité pour le recrutement de médecins et d’infirmières scolaires ;
- une véritable formation continue ;
- un statut pour les directeurs-trices d’école qui se justifie d’autant plus dans la crise actuelle et une augmentation de leurs décharges et de leur prime ;
Nous avons bien vu pendant cette période de confinement que les enseignants ont des ressources et une autonomie bien plus créatives qu’on ne leur suppose. Nous allons passer au déconfinement partiel et là aussi, il faudra faire confiance aux équipes et coller au plus près de la réalité du terrain. Le Premier ministre a annoncé une rentrée échelonnée. Pour autant de nombreuses inconnues subsistent et devront être levées par le dialogue social qui reste à mener aux niveaux ministériel, académique, départemental et enfin et surtout local.
Les exigences du Sgen-CFDT portent sur :
• le protocole sanitaire national dont les consignes ne pourront en aucun cas être en deçà des préconisations du conseil scientifique ;
• la mise en oeuvre effective de ce protocole qui dépendra du matériel disponible (masques, gel, savon) et de la réalité des locaux (taille des salles) : pas de réouverture là où ce protocole ne peut pas être assuré;
• les objectifs pédagogiques à donner à la reprise et aux publics prioritaires à accueillir.
L’objectif d’un retour au présentiel, quand et où il pourra avoir lieu, ne devra pas être de faire classe mais d’offrir un accompagnement personnalisé qui, suivant les niveaux pourra être concentré sur les apprentissages et/ou l’orientation ;
• les modalités de décisions : il ne doit pas y avoir d’injonctions descendantes mais un cadre commun dans lequel les acteurs locaux (personnels de l’éducation nationale, collectivités territoriales, parents), doivent disposer de temps suffisant pour organiser cette reprise pédagogique selon les réalités locales, pour permettre un retour à l’école, sans que cela n’entraîne de risques sanitaires.
Pour le Sgen-CFDT la réouverture progressive des écoles,collèges et lycées doit être différenciée selon les territoires.Pour le Sgen-CFDT, la préparation de ce déconfinement ne peut s’organiser correctement sans la participation de tous les acteurs de la communauté éducative. Il faut donc un dialogue social et citoyen qui ne se limite pas à l’Éducation nationale.