Avec la réforme du lycée et la fin du "groupe classe", le conseil de classe de 1ère et de terminale tel qu'il existait n'a plus de sens. Le groupe de suivi de la réforme devait proposer un aménagement du cadre du conseil de classe. Aucune proposition concrète n'a été faite. Les équipes tâtonnent ...
Quels sont les textes définissant cadre et missions du conseil de classe ?
Les textes en vigueur se trouvent dans l’article 421-50 du Code de l’Éducation. Cet article indique que « Le conseil de classe examine les questions pédagogiques intéressant la vie de la classe, notamment les modalités d’organisation du travail personnel des élèves. Le professeur principal qui assure la tâche de coordination et de suivi expose au conseil de classe les résultats obtenus par les élèves et présente ses observations sur les conseils en orientation formulés par l’équipe. Sur ces bases et en prenant en compte l’ensemble des éléments d’ordre éducatif, médical et social apporté par ses membres, le conseil de classe examine le déroulement de la scolarité de chaque élève afin de mieux le guider dans son travail et ses choix d’études.
Le décret 93-55 institue l’Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves (dite ISOE) . Il précise dans son article 2 « L’attribution de cette part est liée à l’exercice effectif des fonctions enseignantes y ouvrant droit, en particulier au suivi individuel et à l’évaluation des élèves, comprenant notamment la notation et l’appréciation de leur travail et la participation aux conseils de classe ».
L’indemnité rémunère donc la participation aux conseils de classe mais pas seulement. Le texte ne fixe aucun nombre. Une circulaire du 10 octobre 2018 a actualisé le rôle du professeur principal. Pour la préparation vers l’enseignement supérieur des élèves de terminale, deux professeurs principaux peuvent être désignés par classe de terminale conformément.
En quoi le cadre du conseil de classe n’est plus adapté ?
Le Sgen-CFDT des Pays de Loire a réalisé une enquête auprès de ses adhérents. Nous pouvons également nous reconnaître dans ces résultats.
Dans les classes de seconde, le conseil de classe continue de jouer son rôle, il n’y a donc pas eu d’évolution significative avec la réforme du lycée.
Cependant, c’est plus compliqué en 1ère et terminale. En effet, la réforme du lycée a entraîné la fin du groupe classe. Quelques constats exprimés dans le questionnaire :
- La plupart des enseignant.es présent.es au conseil n’ont pas tous les élèves. Certains ne connaissent même qu’un nombre très limité d’élèves par classe.
- Pour certains conseils de classe, seul.e.s les enseignant.es de tronc commun sont présent.e.s mais pas celles et ceux de spécialité alors que ce sont les « points forts » des élèves. Cela pose en particulier problème pour l’orientation.
- Les enseignant.e.s de spécialité pourraient assister à tous les conseils de classe d’un niveau car leurs élèves sont répartis dans toutes les classes. Ce n’est pas envisageable.
- En terminale générale, seuls 3 enseignants connaissent l’ensemble des élèves : ceux d’histoire-géographie, de philosophie et enseignement scientifique.
- Les échanges entre collègues sont limités voire absents car peu partagent les mêmes élèves.
- Le conseil de classe ne sert plus qu’à légitimer l’appréciation de pied de bulletin préparée en amont.
- Des pré-conseils ou post-conseils sont nécessaires pour renseigner les fiches dialogues en classe de terminale notamment.
Certains établissements ont fait le choix d’organiser des conseils autour des groupes de spécialité avec un professeur référent par spécialité. Ce type d’organisation permet à chaque professeur référent de ne suivre qu’un nombre plus restreint d’élèves et leur permet donc un accompagnement plus personnalisé et efficace . En revanche, organiser un conseil autour d’un groupe de spécialité n’est pas plus pertinent qu’un conseil de classe.
Une réécriture du Code de l’Education, du texte sur l’ISOE et de la circulaire Professeur principal sont nécessaires. Ce cadrage réglementaire doit faciliter la mise en place de dispositifs centrés sur l’élève ou de dispositifs mixtes associant suivi du parcours de l’élève et du groupe classe sur une ou les deux années du cycle terminal. Ce travail initié par la DGESCO a débuté avant la mise en place de la réforme mais n’a pas encore abouti.
Quelles évolutions possibles ?
D’autres dispositifs peuvent prendre en charge les missions attribuées jusqu’à présent par le conseil de classe
Des expérimentations ont eu lieu. Leur évaluation est nécessaire .
- un accompagnement d’un petit groupe d’élèves lié à une semestrialisation.
- un conseil de classe participatif.
Le Sgen-CFDT a fait des propositions pour faire évoluer le suivi et l’accompagnement des élèves.
- un compte personnel d’accompagnement.
- un tutorat multi-âge.
- comment et pourquoi utiliser le tutorat.
Le conseil de classe permettait la nécessaire expression de la parole des enseignant.e.s comme celle des élèves. Un éclairage sur ce point par les cahiers pédagogiques.
Ces temps d’expression collectifs sont indispensables et doivent continuer d’exister dans les établissements. Mais sous quelle forme ?
La fin du groupe classe a entraîné celle des équipes pédagogiques. Il est devenu difficile de repérer les collègues avec qui l’on partage des élèves et donc d’échanger sur les élèves.
Le conseil pédagogique, quand il fonctionne, aborde plus souvent des questions d’organisation que des questions pédagogiques. Quant aux conseils d’enseignement, ils se réunissent souvent une fois par an pour discuter de la répartition de services.
Des associations telles que l’AFAST proposent de s’entraîner à analyser ses pratiques professionnelles. Ces dispositifs ne font pas (encore) suffisamment connus au sein de l’éducation nationale. Ils pourraient cependant être un cadre pour s’exprimer et échanger entre pairs.
Publication reprise du blog du Sgen-CFDT Pays de Loire