Le Sgen-CFDT Poitou-Charentes a participé à la journée de mobilisation des AESH le 3 juin.
Une audience intersyndicale était organisée à la Préfecture des Deux Sèvres avec des membres de l'administration préfectorale et un responsable des AESH à la DSDEN.
RECRUTEMENTS
Combien de collègues nous ont interpelé à ce propos ? Il manque des AESH !!! Certes quasi tous les enfants avec notifications ont l’accompagnement d’au moins un AESH. Cependant, bien souvent, le nombre d’heures préconisées par la MDPH n’est pas couvert en totalité.
Nous sommes donc intervenus pour demander des embauches à la hauteur des besoins engendrés par les notifications MDPH.
L’administration a bien conscience des problèmes de recrutement surtout en période COVID mais dit aussi que les besoins d’accompagnement ne se réduisent pas aux AESH et qu’il y a d’autres leviers pour l’école inclusive.
Nous répondons que l’amélioration des conditions de travail est un gage de la réussite de l’inclusion.
Cette mission n’est pas une vocation, c’est un emploi avec des contraintes et des besoins de formation.
Le nombre de prescriptions a augmenté de 5% dans le 1er degré et de 9% dans le 2nd. Si la MDPH émet ces prescriptions, l’éducation nationale doit se donner les moyens d’accompagner les élèves.
TEMPS DE TRAVAIL
Nous insistons aussi sur les quotités de travail car la majorité des AESH sont à 60% avec des salaires de 760 €/mois donc des ressources bien insuffisantes. On nous répond que tous ne veulent pas de quotité supérieure (mais quid de ceux qui veulent ? ) mais sans donner de proportion, que les AESH coordonnateurs ont plus (une personne par PIAL) et qu’il y a la limite des 24h de prescription surtout dans le 1er degré.
De nombreux collègues ont dû se rendre disponibles pour couvrir les besoins de plusieurs élèves. Pour cela, on leur a enlevé des heures affectées en théorie à leur élève « principal ».
Nous demandons d’une part des hausses de quotité sur la base du volontariat pour faire face aux remplacements ponctuels avec des prises en compte des préparations car les situations suivies sont très différentes.
D’autre part, si dans le 1er degré, il y a une limite de 24h d’intervention, l’amplitude horaire dans un collège et encore plus dans un lycée sont plus importantes. Des contrats de 45 semaines minimum, comme à La Réunion, doivent être étudiés. Le plein temps doit être la priorité pour ceux qui le souhaitent !
CARRIERES
Sur les déroulés de carrière, nous demandons une titularisation des AESH et la création d’un corps de fonctionnaire catégorie B conforme aux compétences demandées et au niveau de recrutement actuel. Les changements d’échelon actuels sont quasi-imperceptibles sur la fiche de paie et « mangés » par l’inflation et la hausse des cotisations. Nous rappelons aussi que dans le cadre du Grenelle, le Ministre s’était engagé à revaloriser les AESH dès 2021 et que c’est repoussé à 2022 sans plus de précisions.
FORMATIONS
Nous insistons sur les réels besoins de formation des personnels . Il faut qu’elle soit le plus individualisée possible prenant en compte les situations à suivre et le vécu et les expériences de chacun. Il y a nécessité de déboucher sur des formations certifiantes à faire valoir pour d’autres projets professionnels et à développer les entretiens VAE.
Les formations se faisant en partie sur le temps libre, cela pénalise de nouveau l’organisation personnelle de chacun.
PIAL
Nous ne demandons pas leur suppression mais, une complète réorganisation . Ils ont entrainé des dégradations des conditions de travail en augmentant le nombre d’enfants à suivre, provoquant un sentiment de « saupoudrage » et en entrainant une surcharge de travail et des frais. De plus, les changements d’emploi du temps ont désorganisé la vie de famille souvent monoparentale, sans revenus pour la garde d’enfants et gêné, voire empêché, une autre activité pourtant nécessaire. Ils peuvent pourtant être l’occasion d’augmenter la quotité horaire donc les rémunérations ainsi que de recruter des remplaçants. On nous annonce une réflexion sur les PIAL , l’administration ayant conscience des dysfonctionnements . Une enquête est en cours et on devrait avoir les résultats.
Il y aura moins de PIAL l’année prochaine, le département passant de 32 à 26 ce qui nous fait craindre une extension des zones d’intervention malgré les assurances de ne pas dépasser un rayon de 20 kms.
FRAIS KILOMETRIQUES
Nous signalons qu’ils sont de plus en plus difficiles à obtenir avec la fusion des communes, la règle étant d’intervenir dans 2 communes non limitrophes pour y prétendre. Nous rappelons aussi que ce remboursement se fait sur la base d’un tarif SNCF 2ème classe et que c’est illégal dans les zones sans réseau ferroviaire.
- la réorganisation des PIAL qui dans leur première année de plein fonctionnement ont dégradé les conditions de travail des AESH, en multipliant le nombre d’élèves suivis, ne faisant que du saupoudrage alors qu’ils pouvaient servir à augmenter les quotités de travail, les embauches grâce à un volant de remplaçants nécessaire en temps normal et particulièremnt évident avec la crise sanitaire ;
- une prise en considération des AESH en tant que membres de la communauté éducative à part entière en les associant pleinement au fonctionnement des établissements ;
- une prise en compte de leurs besoins réels de formation notamment sur les handicaps et le plus souvent en association avec les personnels enseignants, formations qui doivent être certifiantes ;
- un accès complet à l’action sociale au même titre que les autres personnels ;
- une information pleine et claire sur leurs droits.