[79] Déclaration au CDEN des Deux-Sèvres (22 juin 2018)

Les enjeux locaux et nationaux pour l’école de demain ne trouveront pas de solution avec les mesures qui se dessinent suite aux annonces du gouvernement.

Mme le Préfet, Mme la Vice-présidente du Conseil Départemental, M. le DASEN, Mesdames, Messieurs,

La CFDT vient de réunir son congrès et a réélu Laurent Berger à sa tête. Elle a réaffirmé ainsi sa volonté de privilégier la négociation, là où notre gouvernement recherche plutôt le pilotage pyramidal et autoritaire, comme l’illustre malheureusement le simulacre de négociations sur les salaires de la Fonction publique qui a eu lieu lundi dernier. Nous espérons qu’au niveau local, nous continuerons à pratiquer un véritable dialogue social nous permettant d’être force de propositions.

En ce qui concerne la carte scolaire des Deux Sèvres, nous prenons acte du nombre de fermetures abandonnées par rapport au précédent CDEN. Mais, leur annonce aurait certainement pu être évitée en anticipant les inscriptions à venir. Cela aurait évité du stress dans les communes et les équipes enseignantes.

La chute démographique qui s’accentue dans certaines parties du département (Gâtine, Mellois…) est inquiétante pour l’aménagement du territoire. L’attractivité est liée à la présence des services publics et commerciaux dans les petites communes. Il faut que les élus et l’administration aient pleinement conscience des enjeux pour maintenir ces services. Ecoles et collèges ruraux publics en sont des éléments clefs.

A côté du maintien, se pose aussi le problème de la qualité de l’accueil. Il s’agit donc, de maintenir les classes à des seuils raisonnables ce qui trop souvent n’est pas le cas , la moyenne départementale masquant des situations difficiles. Pour le Sgen-CFDT, des classes de maternelles à plus de 28 élèves (exemples de J. Macé et J. Prévert Niort après fermeture) sont des classes où le temps d’expression d’un enfant est trop réduit et rend les conditions pour élèves et adultes trop difficiles, surtout quand les locaux ne s’y prêtent pas. En élémentaire, les conditions d’accueil et de travail des élèves et des enseignants sont tout aussi problématiques dès qu’on dépasse les 24 élèves (exemples de Niort J Jaurès avec 27,8/classe, Echiré avec 27,5/classe, Bressuire J Ferry avec27/classe en politique de la ville et ZRR…), et d’autant plus quand l’enseignant débute et doit s’organiser avec une classe à multi-niveaux, accueillant un public varié, avec toutes les aménagements individuels qu’il est amenés à mettre en place pour tenir compte de l’hétérogénéité.

De plus, les effectifs lourds bloquent les pratiques innovantes et freinent les acquisitions pour les plus fragiles. N’oublions pas que la majorité du public défavorisé est hors des dispositifs REP et se trouve souvent dans notre département, en ZRR.

Suite à la rencontre avec des responsables locaux, notamment de Niort, on nous a présenté les différents travaux de rénovation des écoles (exemple de J Prévert maternelle), de réflexion sur une autre organisation municipale (exemple de la fusion de communes dans le Moncoutantais) ce qui a permis de voir les perspectives de sectorisation. Il ne faudrait pas casser, par des fermetures de classes, les initiatives pour trouver des solutions. Il a été aussi question des fusions entre élémentaire et maternelle. Le Sgen-CFDT rappelle son attachement à la liberté des équipes à décider de leur organisation pédagogique. Nous sommes également attachés à la notion d’école maternelle, une maternelle du cycle1, où le langage est primordial, où les interactions avec les camarades sont nombreuses ; une maternelle qui prépare à être élève tout en gardant sa spécificité.

Les enjeux locaux et nationaux pour l’école de demain ne trouveront pas de solution avec les mesures qui se dessinent suite aux annonces du gouvernement depuis quelques temps :

  • Recours massif aux contractuels ;
  • Remise en cause du statut de la Fonction publique ;
  • Remise en cause de mesures qui n’ont pas eu le temps d’être évaluées comme le PDMQDC ;
  • Gestion trop verticale sans concertation avec les partenaires sociaux et les agents ;
  • Perte de pouvoir d’achat avec le report des mesures financières du PPCR, la hausse des prélèvements ;
  • Passage à la Hors-classe pour beaucoup perçu comme se faisant sans pertinence, à la « tête du client » avec notamment un avis bloqué et non argumenté de la hiérarchie pour plusieurs années.