[16] Déclaration du Sgen-CFDT (CDEN Charente, 9 février 2018)

Dans cette déclaration préliminaire, le Sgen-CFDT souligne certains enjeux parmi d’autres qui seront abordés au cours de ce premier CDEN de l’année 2018, notamment la carte et les rythmes scolaires.

Monsieur le Préfet, Madame La Directrice Académique, Monsieur le Président du Conseil départemental, Mesdames, Messieurs,

La carte et les rythmes scolaires sont les deux principaux sujets à l’ordre du jour de ce premier CDEN de l’année 2018. Dans cette déclaration préliminaire, le Sgen-CFDT voudrait souligner certains enjeux parmi d’autres qui seront abordés plus en détail au cours de cette réunion :

Le premier de ces enjeux est à court terme.

Il s’agit de la poursuite de la mise en œuvre du dédoublement des classes de CP et de son extension aux CE1 en REP et en REP +.

Qui contesterait qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les élèves de CP et CE1 concernés et pour leurs enseignants ? Mais soyons pragmatiques et demandons nous aussi ce qui en va pour les autres ? Pour les autres élèves de l’école ? Pour les autres enseignants de l’école ? C’est un enseignant qui a le bonheur d’avoir la responsabilité d’un CP qui vous le dit, le CP c’est essentiel, le CP ce n’est pas tout.

Si ce nouveau dispositif de dédoublement s’ajoutait aux précédents, il témoignerait bien de la priorité affichée à l’école primaire. Mais chacun le sait, les moyens demeurent constants. La priorité revendiquée n’est-elle pas ainsi biaisée ?

Au cours de cette réunion, le Sgen-CFDT souhaite donc que l’on s’interroge sur les conditions d’apprentissage et de travail des classes de CE2, CM1 et CM2 dans les écoles du Réseau d’éducation prioritaire où les CP ET CE1 seront dédoublés. L’inquiétude des enseignants sur le terrain est très lourde à ce sujet. Le pragmatisme commande de les écouter et de répondre à leurs préoccupations.

Un autre enjeu est à moyen terme.

Le Sgen-CFDT se félicite, comme il a eu l’occasion de le dire lors du CTSD de lundi dernier du maintien du dispositif PDMQC en zone rurale. Mais qu’en sera-t-il à l’avenir ? Dans sa déclaration commune avec le SE-UNSA de mardi dernier, le Sgen-CFDT a réaffirmé son souhait du prolongement du protocole ruralité.

Notre syndicat est ouvert à une évolution de l’offre scolaire en milieu rural. Pragmatique et à l’écoute, il entend la souffrance de certains enseignants isolés et n’ignore pas l’avantage pédagogique de certains regroupements. Pragmatique encore, il entend l’attachement de certains, à l’école de leurs villages.

Alors que faire ? Créer un climat de confiance. Comment ? En dissipant le sentiment que le seul objectif qui vaille en milieu rural est, sous prétexte que ces territoires perdent des élèves, qu’ils doivent mécaniquement perdre des enseignants. La fraternité, affichée légitimement au plus haut niveau de l’Etat, n’est-ce pas de donner plus à ceux, personnes ou territoires, qui rencontrent des difficultés ?

Annoncer dès maintenant le maintien du dispositif PDMQC en zone rurale pour les années à venir et pas seulement pour la rentrée prochaine nous paraît nécessaire à l’établissement d’un tel climat de confiance.

Et c’est bien cette confiance, au-delà du CDEN de ce jour, qui paraît à la CFDT l’enjeu central.

Si mardi dernier, le Sgen-CFDT a boycotté le CDEN initialement prévu et s’est associé dans une déclaration commune avec le SE-UNSA, c’est bien parce qu’il a le sentiment que cette confiance n’est pas au rendez-vous entre le Ministre et la communauté éducative. Vous voyez que cela dépasse la question des moyens.

Le Sgen-CFDT le dit depuis toujours, et le redit aujourd’hui : nous ne pouvons pas transformer le système éducatif sans mobiliser l’ensemble de cette communauté scolaire, dans le respect des compétences et expériences de chacun, et sans organiser le travail sur des temps qui permettent une véritable construction collective. Ainsi, la méthode et le rythme choisis pour engager des réformes si nécessaires qu’elles soient, ou en détricoter d’autres, ne nous semblent pas à la hauteur des enjeux, et manquent de pragmatisme. Pas d’état des lieux, pas d’évaluation et des annonces qui s’enchaînent sans prendre en considération les conséquences concrètes dans les établissements scolaires.

Ce manque de pragmatisme au niveau ministériel est en soi un problème. Il témoigne en outre, et c’est pour le Sgen-CFDT le plus grave, d’un manque de confiance à l’égard des acteurs sur le terrain.

Monsieur le Préfet, Madame la Directrice académique, Monsieur le Président du Conseil départemental, Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre écoute et des réponses que vous apporterez à nos sollicitations.

Pour le Sgen-CFDT,

Nicolas DELCOURT