CSAMEN du 6 mai 2025, : évolutions statutaires relatives à l’avancement en classe normale et aux rendez-vous de carrière. La CFDT apprécie diversement ces mesures compte tenu du contexte salarial dégradé depuis plusieurs années.
La progression de carrière était à l’ordre du jour du CSAMEN du 6 mai 2025.
Un avancement accéléré en classe normale pour toutes et tous
Le ministère propose de supprimer les accélérations de carrière des échelons 6 et 8 de la classe normale destinées à 30% des collègues ayant eu un rendez-vous de carrière, pour réduire la durée des échelons 5, 6, 7 et 8 de la classe normale, ce qui correspond à un gain 2,5 ans de carrière.
La CFDT s’est toujours opposée à ces accélérations de carrière sources d’inégalités et en demandait la suppression pour la mise en place d’une mesure salariale profitant à toutes et tous.
Il s’agit donc d’une mesure juste qui bénéficiera à toutes les enseignantes, enseignants, CPE et PsyEN et non plus à quelques-un·e·s. Cette mesure permet d’ajuster la trajectoire salariale avec rémunération plus progressive, moins stagnante, sur ce segment de carrière en classe normale et d’atteindre plus rapidement la promouvabilité à la hors-classe.
| Échelons de la Classe normale | Durée actuelle | Durée à venir |
| 5ème | 2 ans 6 mois | 2 ans |
| 6ème | 3 ans | 2 ans 6 mois |
| 7ème | 3 ans | 2 ans 6 mois |
| 8ème | 3 ans 6 mois | 2 ans 6 mois |
| Total | 12 ans | 9,5 ans |
Cela étant, le ministère annonçait des mesures pour les milieux de carrière et nous nous attendions à des mesures bénéficiant à des agent·e·s ayant entre 20 et 25 ans de carrière, d’autant que l’âge légal de départ à la retraite a été reporté à 64 ans. Les oubliés de PPCR, une fois de plus, ne seront pas concernés.
Des « rendez-vous de carrière » reconnectés à la promotion de grade
La nécessité de desserrer le calendrier des rendez-vous carrière fait consensus ; ceux-ci sont trop rapprochés dans la première partie de carrière. Et la deuxième partie de carrière ne fait l’objet d’aucun accompagnement professionnel spécifique pour aborder la suite du parcours professionnel ou la fin de carrière.
Le ministère souhaite que le deuxième et troisième rendez-vous carrière soit organisé lorsque l’agent.e remplit les conditions d’avancement à la hors classe ou à la classe exceptionnelle. Pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, c’est un retour en arrière qui ne va pas dans le sens de la modernisation, bien au contraire ! Nous dénonçons la reconnexion de ce rendez-vous professionnel avec l’accès à la promotion et le retour de la logique d’inspection au détriment de la logique d’accompagnement professionnel plébiscitée par l’inspection générale dans son rapport du juillet 2023 sur la place et le rôle des rendez-vous carrière.
Les personnels ont besoin de confiance, de reconnaissance et de conseil, de fluidité dans la carrière et non de pression institutionnelle pour bénéficier d’une promotion. Au regard de la dégradation des conditions de travail et des progrès à effectuer en matière d’égalité salariale et d’articulation entre vie pro et vie personnelle, il est plus que temps de reconnaître le travail réel et de permettre l’accès au grade supérieur sans contretemps. Le rendez-vous carrière ne doit pas être un couperet pour accéder plus ou moins vite au grade supérieur ou en être exclu en ce qui concerne la classe exceptionnelle.
Pour notre organisation, le rendez-vous carrière doit être un temps professionnel constructif pour aborder les besoins de formation, les perspectives de carrière et le cas échéant, l’aménagement de fin de carrière pour les dernières années d’exercice.
Au regard des mesures qui freinent l’avancée dans la carrière, le principe du déroulé de carrière sur deux grades devrait s’appliquer stricto sensu.
La CFDT demande la suppression de la classe exceptionnelle et l’ajout des échelons de celle-ci dans le grade de la hors classe pour atteindre a minima l’indice sommital actuel de 977 en fin de grille.
Une absence de perspectives salariales d’ensemble sur le long terme
Aujourd’hui comme depuis plusieurs années, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques déplore l’absence de plan pluriannuel de revalorisation permettant des perspectives salariales pour toutes les agentes et agents quelle que soit leur situation de carrière. La mise en œuvre de mesures salariales au coup par coup laissent des collègues amers parce qu’à chaque fois ils et elles ne sont pas concernés ou voient des portes se fermer comme cela a été le cas récemment avec les changements de règles d’accès à la classe exceptionnelle.
À cela s’ajoute la non-effectivité du droit à l’avantage spécifique d’ancienneté octroyé aux fonctionnaires exerçant dans des quartiers politique de la ville, faute de l’actualisation de l’arrêté de 2001. Et il n’y a que l’Éducation Nationale qui depuis 24 ans ne l’actualise pas ! C’est ainsi que des collègues, souvent des femmes dans des corps très féminisés, subissent des retards de carrière conséquents.
Sur le déroulement de carrière, nous réitérons au ministère notre demande de données et d’analyse sur la carrière des enseignantes ayant commencé leur carrière avant la mise en œuvre de PPCR. Cela permettrait d’avoir une idée de la proportion de femmes qui, à situation d’ancienneté égale et à parcours égal, subissent un retard de carrière.
La CFDT rappelle au ministère combien les personnels ont besoin de visibilité sur leur carrière et de perspectives salariales.
La CFDT rappelle également son opposition à toutes les mesures aussi injustes que celles de la baisse de rémunération pendant les congés pour raison de santé et la suppression de la GIPA, surtout en l’absence de revalorisation du point d’indice.
Ces mesures pénalisent le pouvoir d’achat et le pouvoir de vivre des personnels et nuisent sans conteste à l’attractivité des métiers de l’enseignement.
Nous revendiquons toujours le triplement de l’Isoe, de l’Isae et des indemnités correspondantes pour atteindre 3600 € par an. Cela n’exclut pas les demandes de revalorisation du point d’indice du côté du ministère de la Fonction publique, portées par la CFDT fonction publique.