Présent au CDEN de juin à la Préfecture des Deux-Sèvres, le Sgen-CFDT a rappelé la situation actuelle et avancé des revendications.
Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Monsieur le Préfet, Mme la Vice-Présidente du Conseil départemental, Mesdames, Messieurs.
Nous restons à ce jour dans une situation très particulière qui a entraîné de nombreux risques psycho-sociaux dans toutes les catégories de personnels Education nationale ( enseignants, chefs d’établissement, administratifs, vie scolaire, AESH,personnels des services sociaux et de santé, d’orientation…) et de la Territoriale. C’est pourquoi le Sgen-CFDT Poitou-Charentes a interpellé la Rectrice lors d’une audience et s’est mobilisé pour rester en contact étroit avec ses adhérents et les autres collègues l’ayant sollicité. Tous, nous avons du expérimenter à plusieurs niveaux (organisation pratique, pédagogique, conciliation entre la vie personnelle et le temps professionnel…) pour nous ou pour autrui, pendant cette période éprouvante de confinement puis de déconfinement en 3 phases. Nous avons pu constater une fois de plus à quel point, ce sont les acteurs locaux, personnels mais aussi élus de proximité qui ont su se saisir de chaque opportunité pour que ces moments inédits passent d’ instructions protocolaires et sanitaires si strictes et diffusées de façon chaotique à un retour progressif à la vie normale. Il faudra à la rentrée renforcer l’accompagnement Relations Humaines des personnels mais dans notre académie et notre département, la carence en personnels médicaux sociaux rend cela illusoire.
Le Sgen-CFDT espère que le ministre saura rester humble et mesurer les conséquences de sa gestion médiatique et verticale qui allait à l’encontre du bon sens, cultivant les oxymores et les contradictions comme d’autres voulaient nous envoyer récolter les fraises… Notre ministre a clairement montré à tous les parents d’élèves et à nos élus l’étendue de sa méconnaissance du terrain. Son faible engagement à soutenir ses personnels lors des récentes campagnes de « profs bashing » va à l’encontre des corps intermédiaires qui eux, se sont rendus compte de la forte implication de tous.
Nos revendications fédérales, suite au confinement, sont également des revendications que nous souhaitons porter au niveau local Ainsi, le confinement a mis en valeur la nécessité pour l’Education nationale de fournir à ses enseignants des outils en nombre et performance pour pouvoir assurer la continuité pédagogique en distanciel. Ces outils doivent être accompagnés de formations adaptées aux besoins des enseignants. Le Sgen-CFDT revendique donc une prime d’équipement annuelle pour compenser l’achat de matériel performant.
Le Sgen-CFDT s’inquiète aussi de la fracture sociale et géographique de ce confinement. Les familles ont parfois été secouées et les enfants n’ont pas toujours pu trouver l’accompagnement psychologique et matériel suffisant pour acquérir les compétences attendues en cette fin d’année. Il va y avoir un décalage et une accentuation des inégalités. Aussi il faudra envisager des solutions au sein des écoles.Nous doutons de l’efficacité du concept fumeux de « vacances apprenantes ». Pour reprendre la formule d’un pédagoque, on a externalisé en temps scolaire avec les 2S2C et on scolarise sur le temps de vacances.Espérons que cette externalisation ne sera pas pérenne comme certains propos du ministre focalisés sur les « fondamentaux » pourraient le faire penser.
A propos des 2S2C, l’engagement n’a pas été identique d’une commune à l’autre et les choix de ne rien faire ainsi que de réduire les budgets des écoles sur notamment Niort ne peuvent être justifiés par de soi-disant non dépenses parce que l’essentiel des commandes se fait en fin ou en début d’année scolaire.
Le Sgen-CFDT dénonce avec de nombreuses autres organisations (FCPE, la plupart des syndicats, mouvements d’Education populaire) le soutien dans le cadre des « vacances apprenantes » à « Agir pour l’école » de certain services de l’ Education nationale et municipalités . Rappelons que cette association financée par des fonds privés prône des méthodes d’apprentissages très contestables et n’est pas agréée contrairement aux mouvements d’éducation populaire.
De plus beaucoup d’élèves n’ont pu passer les habituelles certifications ou tests de fin d’année (exemple des ASSR au collège). Celles-ci sont encore plus importantes pour les milieux modestes et /ou ruraux et contribuent à l’enjeu de l’insertion professionnelle des jeunes qui doit être aussi une priorité des mois à venir. Il faudra donc être patient en cette rentrée pour prendre le temps de programmer les sessions de rattrapage, de privilégier l’accompagnement personnalisé et le tutorat.
La réunion de ce jour, qui concerne les mesures de carte scolaire,voit le retour de deux postes de PDMQC, dispositif que le Sgen-CFDT défend depuis sa création i
mais, on est loin du compte vues les suppressions de postes décidées auparavant. Des taux d’encadrement restent trop élevés avec beaucoup de classes dépassant les 26 élèves comme à Exireuil et les besoins liés à la pandémie et à son probable retour sont loin d’être comblés. Il aurait fallu des moyens pour favoriser la présence de maîtres en surnuméraire comme il aurait fallu des marges horaires plus importantes dans le 2nd degré.
Sur le soutien supplémentaire accordé aux collègues assumant des directions, il sera utile, mais ne compensera pas un véritable statut de la fonction comme peut le faire espérer le projet de loi Rillhac, s’il n’est pas vidé de son sens comme laisse à le croire les derniers débats. Ce serait un premier pas vers un établissement du 1er degré, revendication ancienne du Sgen-CFDT . Ce statut permettrait d’avoir des temps de décharge augmentés, une prime plus conséquente, des moyens administratifs et une plus grande autonomie décisionnelle sans créer une hiérarchie dans l’école.Les directeurs et les directrices de ce département et d’ailleurs ont répondu présents pour maintenir le lien, gérer la crise, le confinement, le déconfinement, souvent au détriment de leur santé, de la fatigue et prouvé qu’avec leurs collègues,ils pouvaient faire face comme les principaux et les proviseurs.
Faire confiance aux acteurs de la « première ligne éducative » est clairement la condition pour que la rentrée se fasse au mieux.
Pour le SGEN CFDT
Bernard Martin