[Personnels de direction] Le Sgen-CFDT s’exprime lors de la réunion de rentrée

Le 28 août 2018, devant le recteur, le président de l'Université de Poitiers et les collègues personnels de direction, gestionnaires et inspecteurs, Anne De Bois a porté les positions du Sgen-CFDT face aux réformes engagées depuis un an. Retrouvez ici sa déclaration.

Le Sgen-CFDT a réellement voulu croire en l’école de la confiance que nous avait promis notre ministre.

Nous avons été déçu·es sur plusieurs points.

Manque de confiance envers les enseignant·es et les corps d’inspection

Je commencerai par évoquer les recommandations officielles concernant l’apprentissage de la lecture et des mathématiques en CP et à l’école élémentaire, qui nous apparaissent comme un déni du professionnalisme des enseignants.

Nous souhaitons que les 18 heures d’animations pédagogiques, dont une partie sera imposée aux IEN, ne bride pas les volontés de formations inter-degrés élaborées au sein des réseaux ECLORE, au plus près des besoins des territoires.

Manque d’ambition autour du Socle commun

Deuxième déception, le DNB, simplifié soit-disant.

Certes son organisation a été plus simple cette année mais nous considérons, au Sgen-CFDT, que la seule bonne mesure était sa suppression, pour donner du sens à la validation des acquis du socle commun de connaissances et de culture à la fin de la scolarité obligatoire.

Une réforme du lycée ratée

La réforme du lycée et du baccalauréat nous déçoit aussi fortement. Le rapport Mathiot portait une belle ambition de simplification, de prise en compte du contrôle continu, de préparation à l’enseignement supérieur.

Il ne reste finalement qu’une organisation complexe et considérablement alourdie, qui va transformer l’année scolaire des élèves de 1ère et de terminale en une succession d’examens. Examens que les personnels de direction devront organiser, ce qui alourdira à l’évidence leur charge de travail.

Le projet de bac modulaire, porté par le Sgen-CFDT, repris en partie par le rapport Mathiot, et qui pouvait donner du sens aux enseignements suivis par les élèves, a été écarté, laissant la porte ouverte à la re-création des anciennes séries générales supprimées.

Le bac technologique est lui contraint, sans réflexion ni prise en compte de ses spécificités, de se couler dans l’organisation du bac général…

Une réforme de l’Enseignement supérieur qui manque pour partie sa cible

Le dernier point de déception que je voudrais évoquer ici est l’orientation dans le supérieur des bacheliers via la plateforme Parcoursup.

Le Sgen-CFDT a soutenu la loi Orientation et Réussite Etudiante,

  • car de nouveaux droits sont ouverts : régime général de sécurité sociale, contribution vie étudiante, césure possible en 1ère année…
  • car l’université pourra proposer des parcours adaptés aux nouveaux étudiant·es,
  • car on a supprimé le tirage au sort.

Le Sgen-CFDT n’a pas validé la fiche avenir, qui fait la part belle aux notes et au classement des élèves.

Parcoursup n’est pas plus ou moins juste qu’APB, c’est la loi ORE qui ne s’est finalement pas attaquée à la reproduction des privilèges. Il faut pour cela consacrer autant de moyens aux étudiants des filières universitaires qu’à ceux des CPGE, des grandes écoles par exemple.

Concernant Parcoursup, le Sgen-CFDT formule des propositions :

  • faire un bilan partagé du déroulé de Parcoursup dès la fin de la phase complémentaire, en relation avec le comité éthique et scientifique de Parcoursup ;
  • engager une véritable concertation pour faire évoluer Parcoursup, en fonction de l’évaluation qui aura été conduite ;
  • d’ores et déjà accélérer la procédure d’affectation des élèves et revoir le calendrier, pour les élèves et les établissements.

Des propositions et des revendications

Je terminerai par les propositions formulées par le Sgen-CFDT concernant les personnels de direction et les inspecteurs et inspectrices, dont les charges augmentent toujours, sans pour autant qu’ils aient plus d’autonomie dans le pilotage pédagogique de leurs établissements :

  • un recrutement qui repose sur les compétences développées par les candidat·es au cours de leur parcours professionnel et attendues d’un personnel d’encadrement : management pédagogique, capacité à déléguer, organiser démocratiquement un EPLE…
  • un rapprochement des corps d’encadrement pour favoriser les mobilités fonctionnelles entre direction et inspection d’une part, au sein de la Fonction publique d’autre part ;
  • une évaluation s’appuyant sur un référentiel professionnel ;
  • une mobilité transparente, qui tienne compte des spécificités de chaque poste.

Nous vous souhaitons à tous une belle rentrée !