[LGT] Réforme : il faut reporter pour négocier

La réussite des lycéen·nes et les conditions de travail des personnels nécessitent que le ministère décale sa réforme, avec le nouveau bac en 2022, et qu'il ouvre des négociations à tous les niveaux avec les représentant·es des personnels.

Une réforme bâclée

Le Sgen-CFDT dénonce depuis des mois le caractère bâclé des réformes du baccalauréat et du lycée général et technologique en passe de rater l’essentiel, à savoir la réussite des lycéen·nes et la construction d’un véritable parcours bac-3 bac+3 qui ne signifie pas une orientation précoce mais un cheminement progressif et évolutif.

En plus de choix politiques que nous contestons, ces réformes présentent à l’heure actuelle trop de défauts, d’incohérences et d’imprécisions qui ne peuvent pas trouver réponse dans une accélération des processus de décision, ni le noyage de poissons sous une communication ministérielle peu conforme aux réalités vécues sur le terrain.

Une jeunesse qui s’engage, légitimement

Les jeunes qui se mobilisent à l’heure actuelle sont celles et ceux qui craignent d’être les perdant·es d’un système scolaire qui accentue les inégalités. Elles et ils n’ont pas tort eu égard aux travers énoncés.

Nous attirons toutefois l’attention de nos collègues sur la nécessaire autonomie des mouvements lycéens qui, s’ils peuvent trouver appui et conseil auprès des organisations syndicales de salarié·es à leur demande, ne doivent en aucun cas être attisés ni désinformés par les adultes qui les entourent, ni récupérés par des mouvances qui font de la violence le coeur de leur action. L’engagement citoyen suppose de déjouer les infox d’une part, et de construire son propre raisonnement d’autre part, pas d’être infantilisé et/ou manipulé comme c’est parfois le cas.

 

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Besoin de sérénité, de temps et de reconnaissance pour les équipes

Mais parlons un peu travail…

Il n’y aura pas de réforme acceptable dans un cadre budgétaire contraint, comme nous le disions encore dans la rue le 12 novembre dernier : le ministère doit prendre la mesure que pour changer le lycée, il faut mettre les moyens nécessaires en terme de dotations horaires et de financement de ces changements (surcharge de travail, formations nécessaires, évolution des missions) et revoir la copie sur le plan des programmes, de la pression certificative, de l’accompagnement personnalisé, des pratiques interdisciplinaires, de la lisibilité et de la fluidité des parcours. Une co-construction des futures épreuves d’examen semble également incontournable.

Dans tous les cas, du point de vue pratique et pédagogique, ce sont les équipes pédagogiques qui sont les mieux à même de résoudre une grande partie des problèmes, au plus proche du terrain, en fonction des ressources humaines, des locaux, des projets d’établissement, des publics accueillis : elles ont besoin de sérénité, de temps et de reconnaissance pour travailler.

Le Sgen-CFDT demande en conséquence un report de la mise en œuvre de la réforme du lycée général et technologique pour faire évoluer le cadre de la réforme par des négociations à tous les niveaux et dégager le temps de concertation nécessaire sur la mise en oeuvre concrète, que ce soit au niveau des académies ou des établissements, et même des équipes pédagogiques et/ou disciplinaires.

Cela impose a minima une application en première décalée à la rentrée 2020 et en terminale à la rentrée 2021.

➡️ En savoir plus sur notre analyse de la réforme et sur nos revendications pour le lycée