Le SGEN-CFDT Poitou-Charentes a été reçu, à sa demande, en audience au rectorat de Poitiers le jeudi 23 septembre.
La délégation Sgen CFDT, composée de Thierry Doreau (défenseur des personnels), Sandrine Dumas (membre de l’exécutif du syndicat), Christian Labarbe (secrétaire académique), Virginie Moreau (élue CAPA des psychologues de l’Education nationale), Bruno Quintard (correspondant académique pour les personnels de direction) a été reçue pendant près de 2 heures par M. Vial, secrétaire général du rectorat et Mme. Depardieu, SGA-DRH.
Une rentrée inédite
« Le mot de pénurie est sur toutes les lèvres dans les équipes éducatives et dans les services administratifs »
Nous avons ainsi cité Catherine Nave-Bekhti (au CTMEN du 20/9), tant la situation de cette rentrée dans notre académie est mauvaise.
Mauvaise, tout d’abord, en nombre de « postes » non pourvus. M. Vial a tenu à préciser que dans l’académie les difficultés concernent uniquement les enseignant·e·s et les médecins. Pour lui il n’y a « globalement pas de problématique « de personnel » ». Il reconnaît une « petite tension » (!) sur le personnel 1er degré pour lequel il manquerait une trentaine de personnes. Il parle d’une « problématique accrue » pour les enseignant·e·s du 2nd degré avec une centaine de « demandes » non pourvues. D’après nous, c’est une estimation a minima.
Pourquoi ce terme de « demandes » et non « postes » ? Il ne s’agit en effet pas forcément de postes à 18h. C’est parfois le cas mais il y a beaucoup de BMP de quelques heures. Pour le Sgen CFDT, ce n’est pas moins grave car dans tous les cas ce sont des élèves sans professeur·e. Ces élèves ont parfois déjà connu des situations similaires l’an passé, nous avons pu citer des exemples. Et les inquiétudes sont fondées, le représentant de l’administration reconnait pour plusieurs disciplines la grande complexité à trouver des contractuel·le·s. (ex : lettres modernes, technologie, éco-gestion, biotechnologies, langues…).
Sur le diagnostic des causes, nous regrettons fortement que l’administration omette certains aspects. L’argument des « départs en retraite non anticipés » lu dans la presse et à nouveau entendu fait grincer des dents. Un dossier de retraite se prépare un an à l’avance. Par ailleurs, à notre demande du manque de personnels administratifs, M. Vial répond qu’il n’y a pas ce problème dans l’académie car « tous les postes sont pourvus ». On a bien la démonstration que fonctionner avec un nombre de postes insuffisants, même pourvus, ne permet pas de rendre un service public de la meilleure qualité.
Le Sgen-CFDT, un syndicat de propositions
La difficulté de recruter sur des petits BMP de quelques heures ou partagés entre plusieurs établissements est accrue. Pour nous, des solutions existent, pas si complexes :
- limiter le nombre d’heures supplémentaires consommées par les personnels en poste,
- accepter de laisser des services incomplets en poste sur un établissement,
- pour des contractuel·le·s proposer la possibilité de compléter les heures par du temps d’accompagnement, de « devoirs faits », etc…
Une politique détachée de la réalité
Pour que tout cela, et bien plus, soit possible, encore faudrait-il que les économies ne soient pas la boussole de toute décision…
Rentrée « mauvaise » aussi en raison du calendrier tardif des recours et des affectations (TZR…). problème accentué par les difficultés de communication entre personnels et administration, entre syndicats et administration… Là encore, le fonctionnement avec trop peu de personnel dans les services et sans faire appel au savoir-faire des syndicats génère du dysfonctionnement. Pourtant, ce savoir faire acquis lors des mouvements précédents ou la connaissance des cas particuliers permettaient de résoudre rapidement bien des situations. Les conséquences : des personnels mal-traités et sous tension, des élèves sans enseignant·e pendant plusieurs jours après la rentrée.
Vie quotidienne toujours sous protocole
Nous avons posé des questions précises sur les règles en cours, les évolutions envisagées et sur des problématiques concrètes.
Au sujet des annonces d’évolution possible du port du masque (élèves de primaire), le Sgen CFDT a fait part de son scepticisme. Supprimer les masques pour les élèves non vaccinés, sans mettre en place les mesures efficaces de ventilation, ni prendre en compte le taux d’incidence réel de leur tranche d’âge et sans politique de dépistage plus rigoureuse, nous semble inadéquat au vu des publications scientifiques sur l’aérosolisation.
Nous partageons le point de vue porté par M. Vial sur la nécessité de rendre aux élèves de tous âges une vie « normale » incluant l’ouverture culturelle, les sorties. Nous avons à ce sujet pointé des questions concrètes, notamment celle du droit à contrôler un pass sanitaire en amont de la montée dans le bus menant à un lieu soumis à ce pass. Cela a permis de constater que tout n’a pas encore été envisagé par le ministère. La question doit être remontée à ce niveau pour publication de réponse sur la FAQ.
Défense des personnels et revendications catégorielles
Ce temps a aussi été l’occasion de soulever des problématiques précises liées à la défense d’adhérent·e·s et d’une manière plus générale au respect des droits des travailleurs à handicap reconnu : adhérent·e·s concerné·e·s, nous contacter si ce n’est déjà fait. Nous basant sur des remontées de terrain, nous avons aussi appelé à la vigilance : la communication ne doit pas générer plus de défiance, le climat est suffisamment tendu.
Pour les personnels des CIO nous avons posé les questions des outils numériques. Concernant les problèmes de communications téléphoniques suite à la suppression des lignes fixes depuis 3 ans dans les CIO d’État, aucune réponse précise ne nous a été donnée. Nous avons également pointé le taux appliqué au remboursement des frais de déplacement dans certaines circonstances particulières. Pour ce point l’administration s’engage à vérifier le texte de loi.
Enfin, pour la énième fois le Sgen-CFDT a porté la question du non-renouvellement de la mise à disposition d’ordinateurs portables pour les activités quotidiennes des Psy-EN et ce depuis le versement de la prime informatique. Suite à nos arguments sur le RGPD et l’absence de maintenance d’ordinateurs personnels à usage professionnel, la réponse du Secrétaire général reste insatisfaisante. M. Vial annonce un nouvel état des besoins et évoque des problèmes budgétaires d’où la nécessité de prioriser entre les personnels… La position du non remplacement des ordinateurs n’est donc plus aussi catégorique.
Le Sgen-CFDT restera vigilant afin que les Psy-EN puissent travailler dans de bonnes conditions.
Pour les personnels A.E.S.H. c’est toute une série de questions précises que nous avons posées. Sur la questions des retards dans la mise en œuvre de plusieurs mesures de revalorisation les concernant, l’administration reconnaît les retards et informe de l’embauche d’un nouveau personnel pour le rattraper au plus vite. La mise en paiement de certaines revalorisations nécessite la signature d’un avenant au contrat par la personne concernée.
Si vous êtes sollicité·e et avez besoin d’explications : contactez-nous !
Pour la mise en œuvre de la revalorisation de l’IFSE des personnels administratifs, un groupe de travail se met en place.
Une rencontre dense ; la délégation a apprécié le temps accordé et la prise en compte des questions soulevées même si nous ne partageons pas tous les diagnostics ni l’ensemble des réponses apportées. Nous attendons aussi encore quelques informations, réponses reportées en attente de prise d’informations complémentaires.
Lire notre COMMUNIQUÉ DE PRESSE
La délégation : Virginie Moreau, Christian Labarbe, Thierry Doreau, Sandrine Dumas (abs : Bruno Quintard)