[Fusion des académies] Elle n’aura pas lieu, sauf que…

Avec l'annonce par Jean-Michel Blanquer de l'abandon de la fusion des académies à l'échelle des régions, on pourrait croire que le débat est clos. Il n'en est rien : le projet de réforme territoriale ne se limitait pas aux fusions d'académies. Le travail syndical doit donc continuer.

Après avoir annoncé, au cœur de l’été 2018, qu’il n’y aurait plus au 1er janvier 2020 qu’une académie par région, le ministre de l’Éducation nationale est revenu sur cette décision ces derniers jours. Auditionné par la commission des affaires culturelles  de l’Assemblée nationale il a notamment déclaré, le 23 janvier dernier, qu’il préférait finalement explorer la piste de l’autorité hiérarchique du recteur de région sur les autres recteurs de la région. Il a ajouté, le 31 janvier, qu’il entendait garder tous les recteurs et tous les rectorats.

Cette décision évite des bouleversements inutiles et brutaux, car mal anticipés et pensés sans les personnels concernés. Faut-il  pour autant décréter la victoire acquise et refermer le dossier ? Certainement pas !

La fusion s’arrête, les travaux continuent…

Car ne pas fusionner les entités juridiques n’empêche pas de bouleverser les organisations en vue de faire des économies d’échelle et de faire rentrer les dépenses dans le soulier budgétaire trop petit qui nous est tendu, en témoignent d’ailleurs les dernières discussions menées au niveau académique…

La séance du 5 mars 2019 du Comité technique spécial académique (CTSA) ont bien montré que si le projet visible est abandonné, le travail de mutualisation et de réduction des coûts en jouant sur les postes administratifs continue, lui, de manière moins perceptible mais bien réelle.

Réforme territoriale

La fusion des académies a été abandonnée par le Ministère. Les académies de Poitiers, Limoges et Bordeaux resteront bien trois entités distinctes.

Néanmoins, le mode d’articulation des trois recteurs avec le recteur académique reste encore à déterminer, ainsi que le champ des services qui pourraient être « mutualisables ». Le ministère attend des propositions de la grande région académique en ce sens pour fin avril.

Le Budget opérationnel du programme 214 (soutien de la politique de l’éducation nationale permettant la rémunération des personnels administratifs des rectorats et DSDEN) pourrait faire les frais de la mutualisation.

Schéma d’emploi (CAP 2022)

Retrait de 13 emplois administratifs en septembre 2019. 6 emplois sont supprimés sur le BOP 214 (rectorat et DSDEN) et 7 sur le BOP 141 (établissements). Tous sont de catégorie C.

La stratégie de choix des services et établissements impactés ne pouvant être explicitée par les services du Rectorat, le Sgen-CFDT a voté contre la proposition d’évolution des emplois administratifs pour la rentrée 2019.

Au-delà de la question de la fusion des académies

D’autre part, la fusion des académies dans les régions multi-académiques n’était que l’un des sujets de cette réforme territoriale. Le plus spectaculaire, sans doute, mais pas le seul : transferts de compétences vers les DSDEN, cartographie des circonscriptions dans le 1er degré…

➡️ Réforme territoriale: ne relâchons pas notre vigilance